vendredi 30 avril 2010

Welcome to South Africa 2010 (20) : Blatter sans Mandela

Voilà une information qui risque fort de contrarier le président de la FIFA, Joseph S. Blatter qui, le 23 avril, se croisait les doigts pour que Madiba soit présent à ses côtés pour donner le coup d'envoi du Mondial 2010 et pour remettre le trophée de la victoire finale.
Mais, las, Nelson Mandela ne devrait pas assister à la cérémonie d'ouverture du Mondial 2010 en Afrique du Sud (11 juin-11 juillet) et devrait suivre le tournoi depuis son domicile, a déclaré le petit-fils du premier président noir du pays lors d'un voyage en Inde, mercredi 28 avril.
À la question de savoir si l'ancien président sud-africain, â de 91 ans, serait présent comme espéré par les organisateurs, son petit-fils Mandla Mandela a répondu : "Certainement pas. Mon grand-père est très âgé et nous essayons de ne pas alourdir son programme".
"Il (
Nelson Mandela) a dit qu'il préfèrerait rester à la maison de province pour passer du temps à la ferme", a déclaré dans un entretien à l'AFP, Mandla Mandela, présent en Inde pour les célébrations de la fête nationale sud-africaine.
Une décision définitive sera prise par la famille et la Fondation Nelson Mandela à l'approche du 11 juin, a-t-il ajouté, assurant qu'il n'y avait actuellement aucune inquiétude quant à l'état de santé de son grand-père.
"Mon grand-père a toujours été en bonne santé", a-t-il insisté.
Nelson Mandela a fait sa dernière apparition publique le 11 février lors de sa visite du Parlement sud-africain marquant le 20e anniversaire de sa libération.

jeudi 29 avril 2010

José Mourinho, un "psychologue de pacotille"

Paul Le Guen, le coach des Lions indomptables du Cameroun se frotte les mains. Lui qui s'évertue à reconstituer la ligne de défense de son équipe a "découvert", mercredi 28 avril au Nou Camp de Barcelone, un formidable arrière gauche : Samuel Eto'o! Ce n'est pas un gag : le meilleur attaquant africain de la décennie a occupé, pendant la demi-finale retour de la Ligue des champions d'Europe, le poste de... défenseur latéral gauche. Par la volonté du senhor José Mourinho, le "magicien" de l'Inter Milan.
Eh, oui, l'équipe championne d'Italie a dressé face aux Catalans, une forteresse de dix défenseurs, tous taillés à coups de serpe, tous experts en anti-jeu (tirages de maillots, obstructions, tackles à la carotide, manoeuvres de retardement, simulations ...)...Une bande d'anti-footballeurs qui a commis un véritable hold up contre l'esprit du jeu et obtenu, à l'arraché, une qualification pour la finale (3-1 et 0-1). On se serait cru revenu aux années 1963-64, à l'époque de l'Inter du "mage" Helenio Herrera.
Rappelons que Didier Drogba avait eu affaire, lors du quart de finale Chelsea - Inter, aux "voyous" brésiliens Samuel et Lucio qui ne l'avaient pas ménagé au point qu'il avait fini par "disjoncter" et écoper d'un carton rouge. Et dire que l'Ivoirien va les retrouver sur sa route, le 20 juin, à Soccer City, en Afrique du Sud.

Le président du Barça, Joan Laporta a eu raison de traiter Mourinho de "psychologue de pacotille". Et Johan Cruyff n'a pas fait dans la nuance : "Mourinho, c'est un bon coach sans plus mais je n'aime pas la manière dont il entraîne. Je suis plus un fan des entraîneurs comme Frank Riijkaard ou Guardiola qui sont des gentlemen. Je pense que ce sport est quelque chose de plus que la simple victoire." Nous aussi.
A ceux qui l'auraient oublié rappelons que le faux réalisme permet de gagner un seul match par tous les moyens en général le catenaccio (verrou) et ses corollaires la contre-attaque et l'anti-jeu (ex: L'Inter de Mourinho).
Le vrai réalisme, c'est, par contre, celui qui permet d'accumuler les résultats positifs pendant toute une saison ou plus, c'est le jeu offensif (ex : l'équipe de Barcelone).

mercredi 28 avril 2010

Welcome to South Africa 2010 (19) : des chiffres qui parlent

* 5, 7 millions : nombre de personnes vivant avec le VIH sur un total de 48 millions d'habitants. Celà représente 17% des personnes atteintes dans le monde.
*1500 : nombre de personnes contaminées chaque jour par le VIH, en Afrique du Sud.
*18, 1% : taux d'infection par le VIH chez les adultes de 15 à 49 ans. Les femmes sont les principales victimes. Le taux de prévalence chez celles suivies dans les consultations prénatales atteint 29% (en 2006).
*350 000 : décès dus au sida en 2009, après 370 000en 2008.
* 1,4 million : enfants de 0 à 17 ans orphelins du sida.
* 370 000 : nombre de personnes recevant un traitement dans le secteur de la santé publique en 2007, contre 120 000 dans le secteur privé.
* 2, 5 millions : nombre de personnes ayant effectué un test de dépistage en 2009.

Les armées - annoncées- de supporteurs qui iront en Afrique du Sud pour le Mondial porteront-ils, à la hausse, ces chiffres?

mardi 27 avril 2010

Welcome to South Africa 2010 (18) : il faut sauver le soldat Zuma


Sous le titre : « Jacob Zuma peut-il rebondir ? », Fabienne Pompey, envoyée spéciale de Jeune Afrique à Johannesburg, écrit : « Un an après son élection et à deux mois du coup d’envoi de la Coupe du monde de football, le président sud-africain fait face à de nombreuses difficultés : tensions raciales, grogne sociale, coalition au pouvoir divisée...
En juillet 2009, cent jours après son élection, Jacob Zuma implorait ses supporteurs : « Laissez-moi le temps ! Donnez une chance à ce gouvernement. » Déjà les townships, qui, depuis l’ère Mbeki, étaient régulièrement en ébullition, s’embrasaient à nouveau. Neuf mois plus tard, soit un an après son arrivée au pouvoir, la situation a empiré. La colère est toujours forte au sein des classes populaires, les grèves se succèdent, la coalition au pouvoir s’effrite et les tensions raciales se sont exacerbées. La Coupe du monde de football, pourtant si attendue, ne devrait apporter au chef de l’État qu’un bref moment de répit.
« (…) La période de grâce a donc peu duré. Dès les premiers mois, les failles sont apparues. Les ministres et leurs cabinets n’avaient pas encore pris connaissance des dossiers, ni même investi leurs bureaux, que les scandales éclataient. Certains acceptaient des cadeaux d’électeurs influents, d’autres commandaient de nouvelles et extrêmement coûteuses voitures de fonction. Plus largement s’installait à la tête de l’État et de ses démembrements une génération « bling-bling » dont le style de vie n’avait plus grand-chose à voir avec les engagements préélectoraux et les fondements politiques du Congrès national africain (ANC), le parti du peuple.
De mois en mois, la corruption et le clientélisme ont pris une ampleur inquiétante. La dernière affaire concerne l’énorme prêt consenti par la Banque mondiale (2,77 milliards d’euros) à la compagnie nationale d’électricité Eskom pour la construction de nouvelles centrales. L’opposition a vigoureusement dénoncé les bénéfices engrangés par l’ANC à travers une société appelée Chancellor House, l’un des sous-traitants impliqués dans la construction d’une centrale à charbon. L’affaire a créé des remous au sein même du parti. Le trésorier général de l’ANC, Mathews Phosa, annonçait le 10 avril que la compagnie allait se désengager du marché controversé. Mais, deux jours plus tard, le directeur de Chancellor House, Mamatho Netsianda, démentait.
Régulièrement, la presse se fait l’écho de passations de marché effectuées dans des conditions très obscures ou de cas d’enrichissement étrangement rapide chez des entrepreneurs ou des élus locaux proches de la direction du parti (…).
« En n’intervenant jamais que par de vagues imprécations et d’éternelles promesses de lutter contre la corruption, Jacob Zuma a perdu le peu de crédibilité qu’il avait dans ce domaine. Au final, il donne surtout l’impression de laisser faire.
Idem pour la lutte contre le sida. Zuma commençait juste à gagner la confiance des militants grâce à la refonte de la politique de santé quand est arrivée l’affaire du « love child », cet enfant né hors mariage que Zuma allait reconnaître. Il avait pourtant bien expliqué qu’être officiellement polygame était le meilleur moyen d’éviter le vagabondage sexuel.
Pour beaucoup, cette affaire a été un tournant. « Il y a un avant et un après 31 janvier 2010. Cette histoire a révélé à quel point le président était affaibli », assure Jeremy Gordin. Il souligne que, pour la première fois, la presse entière est tombée sur Zuma. « Nous avons besoin d’un président, pas d’un gigolo », estime le Congrès du peuple (Cope), parti formé par des dissidents de l’ANC. « Son comportement ne relève pas de la vie privée ni de la “culture”, il a une responsabilité morale devant le pays », commente de son côté l’Alliance démocratique.
(…) Jacob Zuma est arrivé au pouvoir dans un contexte difficile, celui d’une Afrique du Sud sortie depuis quinze ans seulement de l’apartheid et plongée, comme le reste du monde, en pleine crise économique. Pour la première fois depuis dix-sept ans, la croissance a été négative en 2009 (– 1,8 %). Zuma avait promis la création de 1 million d’emplois ; le taux de chômage officiel est de 25 %, contre 23 % un an plus tôt. L’effet Coupe du monde est donc bien limité. Et l’après-Mondial s’annonce moins facile encore, d’autant qu’il n’y a pas de ligne claire.
Le ministre du Développement économique, Ebrahim Patel, s’est vu ainsi contredire par Pravin Gordhan, le ministre des Finances, l’idée de lancer un emprunt national. L’ambiance au sein de l’alliance au pouvoir est exécrable. « Il y avait du sang sur le sol », a ainsi reconnu le porte-parole de l’ANC, Jackson Mthembu, le 13 avril, à la sortie d’une rencontre avec la Cosatu (la centrale syndicale). Le secrétaire général de la Cosatu, Zwelinzima Vavi, dénonce le « matérialisme crasse qui gangrène l’ANC » et prédit même l’implosion de la coalition au pouvoir. L’ANC pourrait entrer, prévient Vavi, dans « la plus grande crise qu’elle a jamais connue ».
« La plupart des cadres que nous avons maintenant à l’ANC sont des criminels en Gucci et Prada », dénonce également Dinga Nkhwashu, avocat d’affaires et membre du parti. « Il n’y a plus que deux catégories : les privilégiés et les aigris. Les premiers sont ceux qui ont les faveurs du pouvoir, les autres sont ceux qui soudainement perdent leurs privilèges », estime-t-il.
Zuma est-il à hauteur de la tâche? « Il semble que non », répond Jeremy Gordin. Mais le problème dépasse le personnage – aussi contesté soit-il. Le parti de Mandela éprouve toujours d’énormes difficultés à passer de son statut de mouvement de libération à celui de parti de gouvernement.
Le plus grand défi de ces dernières années a été de réduire les inégalités, notamment en assurant la promotion professionnelle de la majorité noire. Mais l’Affirmative Action (la discrimination positive) et surtout le Black Economic Empowerment (BEE) ont eu bien plus d’impacts néfastes que de retombées positives. C’est en tout cas ce que clame depuis des années Moeletsi Mbeki, économiste et frère de l’ancien chef de l’État. À engager des gens selon leur race, leur appartenance politique ou syndicale plus que pour leur compétence, l’administration a perdu en efficacité. Quant au BEE, il n’a guère eu qu’un seul impact, celui de « créer une petite classe de privilégiés », explique Moeletsi Mbeki.
Face à ces injustices, les mouvements de protestations se succèdent. Les rues de plusieurs grandes villes sont depuis quelques semaines régulièrement envahies par les ordures déversées par les employés municipaux en colère. Les grèves s’enchaînent, et certains, comme les conducteurs de taxis collectifs, menacent de perturber l’organisation de la Coupe du monde.
Les tensions raciales engendrées récemment par les dérapages du jeune Julius Malema rendent la situation plus instable. En menaçant de confisquer les terres arables exploitées par des agriculteurs blancs tout en chantant « kill the Boers », le président de la Ligue des jeunes de l’ANC a exploité un filon que plusieurs responsables, dont Thabo Mbeki, avaient déjà usé: jouer la carte raciale. Faute de pouvoir apporter des réponses aux aspirations de la majorité, il est facile de faire porter la responsabilité à la minorité, qui reste, il est vrai, privilégiée. Mais comme l’a montré l’exemple zimbabwéen, il ne s’agit pas de faire passer la richesse des mains d’une minorité à l’autre, fût-elle d’une autre couleur, pour sortir la majorité de la pauvreté.
Zuma peut-il tout de même profiter des projecteurs braqués sur son pays pour passer à une meilleure phase de son mandat et transformer l’essai « Coupe du monde »? Il a en tout cas décidé que 2010 serait l’année de « l’accès pour tous aux services de base ». Il peut également temporiser et demander encore un peu de patience à ses électeurs. Un an de pouvoir, c’est tôt pour un bilan. Il n’est pas trop tard pour faire mieux. Il lui reste quatre ans – peut-être plus – pour devenir le chef d’État respecté qu’il a encore du mal à incarner. »

Welcome to South Africa 2010 (17) : Oyé! Oyé! Zuma n'est pas séropositif!

"L’Afrique du sud, le pays qui compte le plus grand nombre de séropositifs au monde, a décidé, au plus haut sommet de l'Etat, de se lancer dans une vaste campagne de lutte contre le VIH/Sida. Son président, Jacob Zuma, est entré dans la danse.
L'on se rappelle qu'il avait sérieusement banalisé les méthodes de protection contre le mal du siècle en affirmant que, pour éviter toute contamination, il avait pris une bonne douche après avoir eu des relations sexuelles avec une séropositive. Cet aveu, devant un tribunal, avait fait un tollé au sein de la nation arc-en-ciel et même à travers le monde.
Venant de la part d'un haut responsable de la sphère politique, c'était non seulement nier les modes de transmission de cette maladie, mais, en plus, c'était presqu' une insulte à toutes ces associations et ONG, qui se battent sur le terrain pour sensibiliser la population et sauver les milliers de vie. Dans un pays où environ 5,7% des 48 millions d'habitants sont porteurs du virus de cette pandémie, les arguments de Zuma sur son bain après son acte sexuel avec la séropositive étaient ridicules.
"C'est vrai qu'en ce moment, il n'était pas encore chef de l'Etat, mais c'était tout comme car il était déjà dans l'antichambre. Heureusement qu'il est revenu sur ses pas. En effet, à la faveur d'une vaste campagne de dépistage et de prévention du VIH/Sida dans son pays, il a affirmé le dimanche dernier devant des milliers de compatriotes qu'il est séronégatif, après 3 tests successifs.
Il reconnaissait qu'il devrait faire preuve de transparence sur son statut sérologique après ce qui s'est passé. Aussi en procédant au lancement de cette gigantesque campagne, jamais vu dans le monde, l'homme fort de la nation arc-en-ciel donne un signal d'engagement total aux Sud-africains : il s'est investi dans ce programme qui vise à soumettre 30 % de la population au dépistage au cours des 15 prochains mois et à diviser par 2, le taux des nouvelles infections en 2011.
Pour un polygame de sa trempe, on ne peut que saluer ce mea culpa qui fait partie du politiquement correct quand on sait que, dans moins de 2 mois, son pays va abriter le plus grand évènement sportif mondial, la coupe du monde. Et ce n'est pas rien. On est même heureux de l'entendre dire qu'il faut « combattre l'ignorance ». C'est dire que lui-même a été maintenant éclairé. Jusqu'à preuve du contraire, aucun bain, salé ou sucré, ne peut lessiver le virus du Sida.
Comme le successeur de Thabo M'Beki l'a reconnu, il n'y a que l'abstinence et l'utilisation du préservatif qui puissent prévenir la contamination à VIH. A ce sujet, ce pays a connu un fort taux d'usage des condoms dont la distribution est passée de 450 millions l'année dernière à 1,5 milliard cette année. Reste à savoir si cet engagement, somme toute tardive, de Jacob Zuma aura des résultats probants dans la lutte contre le fléau du siècle."
Les supportrices qui se rendront en Afrique du Sud pour le Mondial n'ont rien craindre. Parole de Zuma.
* Kader Traoré, L'Observateur Paalga, 26 avril 2010.


vendredi 23 avril 2010

Welcome to South Africa 2010 (16) : en panne de supporteurs

Sud-Africains exceptés, seuls 11 300 supporteurs du continent ont déjà pris leurs billets pour les matchs de la Coupe du monde de football, qui se tiendra du 11 juin au 11 juillet 2010 au pays de Mandela. Vente exclusive en ligne et tarifs prohibitifs semblent responsables de cette faible affluence.
Pour la première fois organisée en Afrique, la Coupe du monde sera-t-elle une grande fête pour tout le continent ? Sur les écrans de télévision, assurément… Mais dans les stades, ce sera sans doute bien différent. Les supporteurs de la nation arc-en-ciel qui accueillent l’événement risquent en effet d’être les seuls Africains à profiter du spectacle en direct, ou presque.
D’après une étude du cabinet d’audit et de conseil Grant Thornton, pas plus de 11 300 supporters du continent (hors Afrique du Sud) ont déjà réservé leurs billets. À moins de cinquante jours du coup d’envoi, ils ne détiennent au total que 2 % de l’ensemble des billets vendus, même s’ils représentent environ 3 à 5 % des 200 000 à 300 000 visiteurs attendus.
Estimations revues à la baisse
La précédente estimation était pourtant beaucoup plus optimiste : les supporteurs africains devaient être près de 50 000. « Cela montre que les circuits de distributions sont défaillants et que les niveaux de prix sont trop élevés », affirme le cabinet Grant Thornton dans un communiqué publié mercredi 21 avril.
La Fédération internationale de football association (Fifa) et le comité local d’organisation, qui fixent ensemble les prix des billets, semblent n’avoir pas fait d’effort particulier pour les Africains. Le prix moyen d’une place (104 euros*) est même légèrement supérieur à celui de la dernière Coupe du monde, organisée en Allemagne. Et si les places les moins onéreuses restent abordables (14 euros pour un match de poule en catégorie 4), elles sont réservées aux seuls résidents sud-africains.
Autre problème : à l’étranger, la vente des billets se fait exclusivement avec une carte de crédit et sur Internet. Deux conditions qui peuvent s’avérer discriminantes sur un continent où les taux d’accès au réseau et au système bancaire reste faibles. Du coup, les organisateurs prévoient l’arrivée de 85 000 Africains sans billets pendant la compétition.


En Afrique du Sud, la politique de paiement exclusivement en ligne, imposée par la Fifa, avait déjà fait l’objet de vives critiques. L’organisation avait dû corriger le tir en ouvrant les réservations aux paiements en espèces, le 15 avril. Preuve de l’engouement suscité par ce moyen de paiement, les Sud-Africains se sont alors rués sur les points de vente et plus de 100 000 billets ont été écoulés en deux jours.


Les places les plus vendues concernent des rencontres impliquant des équipes du continent, au premier rang desquelles, bien sûr, les Bafana Bafana, la sélection sud-africaine. Ainsi, même si les Algériens, Camerounais, Ivoiriens, Ghanéens et Nigérians auront du mal à venir soutenir leur équipe, ces dernières ne devraient pas jouer devant des tribune vides.

*43% des Sud-Africains vivent avec moins de 1, 50 euro par jour

Site web de Jeune Afrique, 23 avril 2010

jeudi 22 avril 2010

Une cirouille d'honneur pour M° Ego Ouégnin

Il la mérite bien la citrouille d'honneur que lui décernons, M° Roger Ouégnin, l'indécrottable président-patron de l'ASEC d'Abidjan. Le 11 avril, à l'occasion de l'assemblée générale du club, tenue à Treichville et devant une assistance squelettique, il s'est lâché. Ses cibles : les Eléphants et...Jean-Marc Guillou.
Les internationaux ivoiriens? "Ils gagnent beaucoup d'argent dans leurs clubs. Ils viennent ici et on leur remet de l'argent. On pénalise le football local à cause de ces gens-là. Quand ils arrivent à l'aéroport, tout le monde est là-bas. Tous les producteurs sont avec eux. Ils font des scènes. Ils passent. Ils écrasent les gens..."
" Les stars du moment, tous les jours, ils vont manger avec le président. Si tu as mangé avec le président, tu le feras avec qui après? Ils n'ont plus faim. On les invite partout. Ils vont danser avec les uns et avec les autres. Et après on parle de problème d'égo. Le foot, c'est signe de souffrance. Sur le terrain, s'ils ne se battent pas, s'ils ne mouillent pas les maillots, ils vont se faire battre". Somme toute, c'est le réquisitoire classique : fainéants, trop payés et noceurs. La même rengaine que ressasse Jacques Anouma, le boss de la Fédération et l'acolyte d'Ego Ouégnin.

Jean-Marc Guillou (il dirigé de 1993 à 2001 l'Académie mimosifcom)? "Un bon organisateur sans plus. Qui a voulu escroquer l'ASEC et que j'ai mis dehors. Et s'il vient à Abidjan, je l'envoie en prison." Guillou a répondu, dans la presse ivoirienne, à ses accusations : " Je n'aime pas tirer sur une ambulance, déclare-t-il. Roger Ouégnin ajoute à son incompétence dans le football, la malhonnêteté".

En fait, si Ego Ouégnin s'est permis de déverser sa bile dans une salle aux 2/3 vide, c'est parce qu'il est aux abois : son club venait d'être pitoyablement éliminé de la Ligue des champions. Depuis 1999, l'ASEC n'a plus rien gagné au plan continental et elle accumule les déboires. Et au plan de la formation des jeunes, l'Académie de Sol Béni crie famine depuis le départ de Guillou.
Roger Ouégnin est prêt à tout pour conserver un pouvoir qu'il détient depuis plus de vingt ans. Il aime le pouvoir et nul ne doit venir affaiblir sa zone de compétence. Il s'applique, surtout, à s'approprier les succès - très rares par les temps qui courent -. Il n'a jamais supporté la popularité de Jean-Marc Guillou auprès des Ivoiriens. Aujourd'hui, l'ASEC est en déficit et il n' y a plus de talents à vendre pour sécuriser les caisses du club.

N'oublions pas la face sombre de ce communicant dont les obligés prennent souvent la plume ou le micro pour louer ses mérites, ses "qualités" et ses compétences. Il trouve toujours une oreille de journaliste pour régler ses comptes avec ceux qui osent le critiquer; il s'épanche et manque alors de respect sans que personne ne soit choqué. Elégant pour un maître du barreau.
Il est sans scrupules. Dans le foot et dans la politique : le voilà qui endosse le maillot de porte-voix du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, tout en étant membre de l'Union des Houphouétistes pour le Dialogue! " Il sait, affirme Guillou, qu'il n'a plus rien à gagner avec le football car la source est tarie. Alors en bon opportuniste qu'il est, il mise sur le meilleur cheval...Mais son appui pour un homme politique est négligeable. Les faits se sont chargés de tuer le mythe Roger Ouégnin et révéler sa vraie nature : c'est un malhonnête".
Au fait, M° Ouégin est toujours membre des commissions des Clubs de la FIFA et de la CAF. A méditer.

vendredi 16 avril 2010

Adebayor, le caïd des Eperviers

Alors, il claque la porte des Eperviers, l'ami Adebayor? A jamais? S'agit d'une vraie sortie ou d'une vraie fausse sortie? A la Roger Milla lequel avait annoncé sa retraite à trois reprises, avant de rechausser les crampons pour le Mondiale 1990?

Bien sûr, on comprend qu'Adebayor soit encore traumatisé par la fusillade de Cabinda, mais n'est-ce pas le même Adebayor qui, fin janvier, demandait de faire partir Issa Hayatou de la CAF. Et c'est lui qui part...

Et puis, avant d'annoncer sa décision, le capitaine des Eperviers a-t-il informé ou consulté ses co-équipiers? Un retrait collectif aurait eu plus de résonance et aurait peut-être servi la cause de l'équipe du Togo. Mais, partir seul, c'est dribbler à la solidarité.

Rappelez-vous : en Egypte, à l'occasion de la CAN 2006, Adebayor avait mené une fronde contre l'entraîneur Stephen Keshi. Il avait refusé de jouer avant de changer d'avis, mais son comportement avait "bousillé" la cohésion des Eperviers.

Au Mondial 2006, en Allemagne, c'était encore lui qui déclenchait la guerre des primes et dirigeait une fronde aux conséquences sportives désastreuses contre les dirigeants. Bonne cause, me diriez-vous, certes, mais l'ami Adebayor avait entrepris de délester certains de ses co-équipiers - ceux qui n'avaient pas participé aux éliminatoires - d'un soi-disant surplus de primes!

En 2009, Adebayor a refusé de prendre l'avion avec ses co-équipiers pour aller disputer un match de qualification à Libreville, sous prétexte que le président de la Fédération (Tata Avlessi) ne voyageait pas avec l'équipe! Un vrai caïd!

L'été dernier, Adebayor a été transféré, non sans raison, d'Arsenal à Manchester City. Lors de la première rencontre de la saison 2009-2010, disputée le 12 septembre par les deux clubs, il a, avec préméditatiin, essuyé ses crampons sur le visage de son ancien co-équipier Van Persie avant d'aller provoquer grossièrement les supporteurs d'Arsenal. Il écopa de trois matchs de suspension.

Alors les larmes et les états d'âme d'Adebayor ...Décidemment, le talent ne fait pas l'homme.

samedi 10 avril 2010

Les "cabestros"

Fernando Arrabal est un dramaturge mondialement connu qui adore le football et qui sait bien en parler. Voilà ce qu'il pense des entraîneurs * :" Les footballeurs joueraient infiniment mieux sans entraîneur. (...) Il faut supprimer cette excroissance que sont les entraîneurs. Ce sont des fanatiques. Des caporaux. Il y a une loi du foot : "quand on change d'entraîneur, on gagne dans la semaine". Obviously. Le type, à peine arrivé, ne s'est pas encore lavé les dents, n'a jamais parlé avec les joueurs et son équipe gagne le match. Bien sûr : en réalité, on n'a aucun besoin de ce fantôme. Je rêve d'un football moderne. Anarchiste. Sans entraîneur.
L'entraîneur est une création d'un homme très intelligent et érudit : Staline. Un monstre...mais très cultivé. C'est lui qui a créé cela. Il aimait le football. Il ne pouvait pas laisser un club de foot entre les mains des propriétaires : des capitalistes. Ni entre les mains des footballeurs, trop poètes; trop merveilleusement fous. Il fallait un homme du parti, à poigne. Un aparatchik fidèle aux ordres et au goulag. Et il a créé l'entraîneur.
Quel besoin? Regardez, on a une preuve encore plus comique. Un entraîneur hollandais (Guus Hiddink) a pris l'équipe de Corée du Sud. Il voyait "ses" joueurs une fois par trimestre. Il ne parlait pas un mot de coréen. Conséquence : l'équipe a fait un parcours sensationnel en 2002. Du coup, il a été nommé entraîneur de Russie. Avec des traducteurs et beaucoup de présence cette fois. Résultat : une équipe truffée de grands joueurs qui s'est faite éliminer par...la Slovénie. Disons la vérité : les entraîneurs, ce sont des gardes-chiourme. Des flics. Des inquisteurs. Dans la tauromachie, il y a le cabestro. C'est l'animal châtré qui empêche le taureau d'être un taureau. Eh bien , l'entraîneur, c'est un cabestro."
Dédié, entre autres, à notre looser préféré, Jacques Anouma.
*So Foot N°75, avril 2010

mardi 6 avril 2010

Hayatou et la bêtise humaine *


"Trois mois après la tragique attaque du bus togolais qui a coûté la vie à deux membres de la délégation dans l’enclave de Cabinda, Issa Hayatou a enfin rompu le silence dans une interview au quotidien français Le Figaro parue le 1er avril.
À sa manière, la morgue n’étant pas la moindre de ses caractéristiques, avec un aplomb à la limite de la décence et la froideur d’un tueur à gages, le président de la Confédération africaine de football (CAF) persiste et signe : « Les Togolais sont venus par la route, sans prévenir. Le règlement leur donnait l’obligation de venir par avion. Nous leur avons fourni trente billets pour cela. » Mensonge! Car si les Togolais n’avaient pas prévenu les organisateurs, comment expliquer qu’une escorte militaire les ait accompagnés tout au long du trajet? Quant à la précision sur les billets fournis, elle est d’une rare élégance!
Comme si cela ne suffisait pas, Hayatou enchaîne : « Nous ne pouvons pas gérer la CAF sur des bases émotionnelles. […] Trois matchs ont sauté avec le retrait du Togo. Nous avons des sponsors et des télévisions qui ont signé des contrats pour un certain nombre de rencontres. » Business is business… Et de poursuivre : « C’est le comité exécutif de la CAF qui a pris cette décision [de sanctionner le Togo, NDLR]. Et elle est juste. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des morts dans une compétition internationale… » Se souvient-il seulement que, dans un bref élan de compassion, il avait promis aux Togolais qu’il n’y aurait pas de sanctions à leur encontre ? Autre mensonge et belle leçon de cynisme, sa passe d’armes avec le chef de l’État togolais. Dans une interview à J.A., Faure Gnassingbé livrait son sentiment sur l’affaire : « M. Hayatou fait fausse route. La victime, c’est le Togo […]. Et puis il y a eu le ton, inutilement provocateur, de M. Hayatou, qui n’a même pas jugé utile d’envoyer une délégation aux obsèques des victimes. » Réponse de l’intéressé, toujours aussi élégante : « La CAF a envoyé [au président togolais, NDLR] une lettre de condoléances, et nos représentants se sont rendus auprès de la délégation togolaise pour en faire de même. Alors qu’il ne dise pas le contraire ! » Bel effort, en effet…
On aurait pu penser que, avec le recul, Hayatou aurait compris que la gestion de ce drame par la CAF avait été désastreuse. Après avoir dit tout et son contraire, fait « respecter » une minute de silence d’une durée de… dix-huit secondes lors du match d’ouverture de la CAN, déclaré « qu’il y a eu des petits incidents qui arrivent partout ailleurs », sanctionné une équipe endeuillée (une première dans l’histoire du sport), Hayatou a donc choisi de confirmer le mot d’Einstein : « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. » Seul éclair de lucidité au cours de cette interview : l’androïde du football africain annonce qu’il ne briguera pas la présidence de la Fifa en 2011. Heureusement que le ridicule, lui, ne tue pas… "

* Editorial de Marwane Ben Yahmed , Jeune Afrique du 02/04/2010

lundi 5 avril 2010

Un looser heu- reux qui repart à zéro

Jeudi 7 février 2008, le stade Baba Yara de Kumasi accueille la demi-finale de la 26è Coupe d'Afrique des nations, Egypte -Côte d'Ivoire. Les champions d'Afrique en titre domptent facilement les Eléphants : 4 à 1!Deux jours plus tard, toujours à Kumasi, en match de classement, le Black Star du Ghana enfonce les Ivoiriens : 4-1. Huit buts encaissés en deux matchs, Didier Drogba et ses coéquipiers quittent la CAN 2008 la tête basse. Leur cinglant échec s'ajoute à leur faillite en finale de la CAN 2006, face, une fois de plus, à l'Egypte. Commentaire de Jacques Anouma, le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) : " Il faut repartir à zéro, continuer à construire notre football. Je ne suis pas découragé. Je n'ai pas le fétichisme des trophées."

28 janvier 2010, Cabinda abrite le quart de finale de la 27è Coupe d'Afrique des nations, Algérie - Côte d'Ivoire. Les Eléphants méconnaissables et fébriles en défense cèdent face à une équipe algérienne appliquée sans plus : 2-3. Ils quittent une nouvelle fois la CAN, la tête basse. Un troisième faillite en phase finale depuis 2006 et surtout une marche à reculons. Le vrai départ à zéro que souhaitait Jacques Anouma.

Mais la mauvaise se poursuit. En Ligue des champions d'Afrique, les deux représentants ivoiriens, l'ASEC d'Abidjan et l'Africa Sports sont éliminés d'entrée par Les Zambiens de Zanaco (1-0, 1-1) et Al Hilal de Khartoum (0-0 , 4-1). Et enfin, le Sewe Sports est renvoyé de la Coupe de la CAF.

On se souvient qu'en février 2009, la Côte d'Ivoire accueillit le 1er Championnat d'Afrique des nations (CHAN) - un tournoi réservé aux joueurs non expatriés -. L'équipe représentative du pays, bien qu'évoluant à domicile, fut éliminée dès le premier tour : zéro victoire et zéro but marqué en 3 matchs! Jacques Anouma présenta "ses excuses au peuple ivoirien" et déclara : " J'assume l'échec!" Il ne démissionna pas pour autant de son poste. Il en fut de même de l'entraîneur Georges Kouadio.

Mai 2009, les deux derniers clubs ivoiriens engagés dans les compétitions africaines disparaissaient de la Ligue des champions (ASEC Abidjan) et de la Coupe de la Confédération (Jeunesse Club d'Abidjan). Ils rejoignaient ans la trappe l'Africa Sports d'Abidjan et la SOA, éliminées dès les seizièmes de finale.
2009 et 2010, deux années de disette pour le football ivoirien et onze ans sans le moindre trophée continental. Anouma, en poste depuis 2002, est un sacré looser!