mardi 28 décembre 2010

Kolo tacle Drogba

Un incorrigible ..."égocentre" que Didier Drogba. On le sait depuis longtemps : il se la joue toujours perso au sein de la sélection de Côte d'Ivoire, sur le terrain et en dehors. Ce qui compte, c'est son image, sa com... et basta.
Le conflit postélectoral qui divise ces dernières semaines son pays a été pour lui le prétexte d'une "sortie" médiatique. Il s'est promu porte-parole des Eléphants et il a balancé un communiqué de presse : " Nous défendons, affirme-t-il, la démocratie et nous estimons que nous, peuple ivoirien, méritons qu'elle triomphe (le vainqueur des élections présidentielles, c'est qui Monsieur Didier?)". "Nous souhaitons, poursuit-il qu'une issue rapide soit trouvée pour éviter toute confrontation dans la rue. Nous élevons contre toute partition du pays qui se ferait au détriment de l'unité bien réelle de notre peuple".
Soit, mais Drogba qui a, depuis longtemps, rejoint le camp de Laurent Gbagbo n'est pas un porte-parole neutre et objectif. Et il est encore moins attaché à la démocratie : il a décidé tout seul de lancer un appel auquel il n'a pas jugé utile d'associer ses coéquipiers. Il parle d'unité mais ne la respecte pas au sein de la sélection. Kolo Touré, le vrai capitaine des Eléphants a réagi : "J'ai été, déclare-t-il aux médias, surpris de voir ce communiqué. Personnellement, je n'ai pas donné mon accord à cette initiative. Je n'ai pas été avisé. Je n'ai jamais dit que j'étais pour cette déclaration. Et je ne me reconnais absolument pas dans ce que Didier a dit. Mes convictions politiques ne me regardent que moi. Je suis pour la paix. Nous autres Eléphants avions par le passé, refusé de prendre partie."
Somme toute, Drogba a pris en otage les Eléphants et les a engagés sans les consulter dans une opération de communication destinée à renforcer son image dans les médias européens? Il a du Gbagbo dans les veines, notre "égocentre"?

jeudi 23 décembre 2010

Le bal des loosers

Plus nulle que sa Majesté Hayatou VI quand elle parle foot, tu meurs! A l'occasion du gala sponsorisé par une société de téléphonie mobile nigériane et organisé au Caire, le président de la CAF s'est fendu d'un discours à mourir de rire. Ses porte-plumes écrivent qu'il a mis en exergue "le caractère exceptionnel de l'année 2010 pour le football africain". " Les footballeurs africains nous ont procuré beaucoup de sensations fortes cette année de Luanda à Johannesburg (...) avec des moments inoubliables et inimaginables de joie" a déclaré Hayatou.
Oubliés la fusillade de Cabinda, l'affaire du Togo, le fiasco sportif du Mondial (1 seul qualifié pour le deuxième tour sur six), la suspension des violeurs de l'éthique de la Fifa (cf. Amos Adamu, Amadou Diakhité et Slim Aloulou), la pitoyable double finale de la Ligue des champions TP Mazembe - Espérance sportive de Tunis, les révélations de la BBC qui le mettent nommément en cause, etc...Une belle moisson de casquettes en 2010 mais toujours un Hayatou droit dans ses bottes, entêté et mégalo.
Et que dire des récompenses remises le 20 décembre. Samuel Eto'o a été élu meilleur joueur africain de l'année et ce pour la quatrième fois. Preuve s'il en est que le foot africain est en panne de stars. Certes, au plan du talent, Eto'o n'a pas de rival sur et hors du continent mais, à l'occasion des deux compétitions majeures de 2010, la CAN et la Coupe du monde, il a été, tout comme Didier Drogba, aux abonnés absents.
Le Ghanéen Asamoah Gyan a terminé derrière Eto'o alors que lui a réussi une bonne CAN (finaliste avec le Ghana) et un bon Mondial (quart de finaliste). Et ce n'est la seule "bavure" du jury de la CAF qui a consacré l'entraîneur serbe du Ghana Milovan Rajevac mais ignoré l'Egyptien Hassen Chehata (trois victoires consécutives en Coupe des nations) et aussi le Sénégalais Lamine Ndiaye (vainqueur de la Ligue des champions et finaliste de la Coupe du monde des clubs avec le TP Mazembe). Le complexe du sorcier blanc a la vie dure.
Plus déplorable fut la pantalonade qui a consisté à octroyer le "Presidential Award" à des présidents de fédération pour "leur engagement dans le développement du football en Afrique". On a beau cherché mais on ne trouve pas trace d'une action quelconque dans ce domaine de Messieurs Mohamed Raouraoua (Algérie), Jacques Anouma (Côte d'Ivoire), Aminu Maigari (Nigeria), Iya Mohamed (Nigeria) et Kirsten Nematandani (Afrique du Sud).
Depuis son élection, Mohamed Raouraoua court frénétiquement derrière les postes et les privilèges (il postule même à un poste au sein du Comité exécutif de la Fifa!). Quant à ses projets pour le foot algérien, ce sera le jour où les poules auront des dents. Jacques Anouma et Mohamed Iya sont d'indécrottables loosers qui accumulent, depuis des années les mauvaises décisions et les erreurs faute de bien connaître le foot (voyez les performances des Eléphants ivoiriens et des Lions indomptables à la CAN et en Afrique du Sud). Quant à Kirsten Nematandani, le maigre bilan des Bafana Bafana lors du Mondial est à son passif.

mardi 7 décembre 2010

Bienheureux le Black Star!

Excellente nouvelle pour le football ghanéen : l'ancien international français Marcel Desailly retire sa candidature au poste d'entraîneur -sélectionneur du Black Star, quart de finaliste du Mondial 2010.
On se rappelle qu'à l'issue de la Coupe du monde, le Serbe Milovan Rajevac s'en est allé monnayer son savoir -faire dans les Etats pétroliers du Golfe et que la Gafa (Fédération ghanéenne de football) a lancé un appel d'offres pour lui trouver un successeur. Elle a fini par retenir cinq noms: le Serbe Goran Stevanovic, le Portuguais Humberto Coelho, le Turc Can Vanli, Marcel Desailly et l'autochtone Herbert Addo.
Desailly, déçu par les atermoiements de la GAFA, a fini par renoncer.Ouf, le Black Star l'a échappé bel! Le Français d'origine ghanéenne n'a pas de diplôme d'entraîneur et il n'a jamais dirigé de club ou d'équipe nationale. Consultant heu-reux à Canal +, il exaspère par la banalité et le conformisme de ses commentaires vides de toute émotion, le sourire commercial en sus. A gifler le consultant!

samedi 4 décembre 2010

Cheikh Joseph al-Thani et l'oligarque Blatter

A tous les incrédules qui pensaient que la Fifa était une institution respectable et respectée au service du Football, les récentes réunions de son Comité exécutif qui ont débouché sur la désignation de la Russie et du Qatar pour l'organisation des éditions 2018 et 2022 de la Coupe du monde, ont balayé toute illusion.

* La Fifa agit, même si elle n'en a pas légalement le statut, comme une entreprise commerciale qui vend un spectacle sportif au plus offrant. Comme toute multinationale, elle a pour objectif - même s'il est inavoué - : le profit.

** La vente et la commercialisation de son produit numéro un (la Coupe du monde) implique de se conformer à toutes les pratiques du commerce international qui n'excluent ni les commissions, ni les rétro-commissions.

*** Le comité exécutif (dont tous les membres sont élus par les confédérations continentales) se comporte de fait, comme un conseil d'administration aux ordres d'un président-directeur général salarié (élu lui par le Congrès et dont le mandat est renouvelable sans limite).
****Tous les membres du CE perçoivent, chaque année, une indemnité forfaitaire de 150 000 USD et, lorsqu'ils effectuent une mission ou participent à des réunions (tous frais payés), ils ont droit, chacun, à un per diem de 500 USD (l'épouse si elle est du voyage perçoit 250 USD).
L'on comprend que remporter un siège au sein du CE de la Fifa est la garantie d'une belle situation de rente. Et qu'importe s'il faut se soumettre aux desideratas du PDG.

* Depuis le règne du Brésilien Joao Havelange, le choix du pays organisateur de la Coupe du monde est déterminé par le président de l'institution. Joseph Blatter, depuis son avènement en 1998, n'a pas boudé la tradition (à part l'accident de 2000 lorsque, suite à la défection d'un membre néo-zélandais du CE, l'Allemagne l'emporta sur l'Afrique du Sud que soutenait Blatter). Lui aussi impose ses volontés. Pour les éditions 2018 et 2022, cette règle du jeu n'a pas changé.

** En 1998, le Qatar, par l'entremise de Mohamed Bin Hammam (il préside la Confédération asiatique de football depuis août 2002), a généreusement supporté Blatter dans sa conquête de la présidence de la Fifa. L'Emirat récidiva en 2002 et aida le Valaisan à décrocher un second mandat. Blatter, c'est évident, a une dette de reconnaissance envers le Qatar. Et le "remboursement" cette dette passe par un cadeau royal à la dynastie régnante des al- Thani : la Coupe du monde!
*** Première étape de la stratégie de Blatter: l'abandon, le 29 octobre 2007, du système de rotation de la Coupe du monde. Deuxième étape : le 20 décembre 2008, alors que jusque-là, le choix du pays organisateur a lieu six ans avant la compétition, le CE décida la mise en place d'une procédure de candidature simultanée pour les Coupes du monde 2018 et 2022! "Une décision, commentera curieusement, en octobre 2010, Mohamed Bin Hammamn, dictée par des considérations commerciales et je ne l'approuve pas. On va désigner, le 2 décembre 2010, avec douze ans d'avance, le pays qui accueillera la Coupe du monde 2022. C'est un délai trop long et nous allons engager les membres du CE qui seront en place en 2016. Choisir en 2016 pour le Mondial 2022 aurait été plus juste." Et il a raison : les exigences du foot-business et les calculs électoralistes ont dicté les choix de Blatter (il se représente, en mai-juin 2011, pour un quatrième mandat de quatre ans).

****Avril 2010, Blatter s'envole pour Doha. Histoire d'obtenir la "neutralisation " de Bin Hammam qui affiche des ambitions pour la présidence de la Fifa. Il est reçu par Cheikh Mohamed Bin hamad al -Thani, le fils de l'émir du Qatar : " Je suis, proclame-t-il, fortement convaincu que la Coupe du monde doit venir au Qatar (dont la candidature sera déposée le 14 mai à Zurich)!" et d'ajouter : " Le monde arabe qui compte vingt-deux pays mérite d'accueillir le Mondial."
Au regard des statuts de la Fifa, le monde arabe n'a pas d'existence officielle. La Fifa ne reconnaît que les regroupements géographiques et elle rejette toute référence à la race, à la religion et à la langue. Blatter fait sauter le tabou et tant pis pour les statuts! Hier, la Coupe du monde à l'Afrique noire, demain aux Arabes...?
Le président de la Fifa ignore peut-être que le Maroc fait partie du monde arabe. A quatre reprises, en 1988, 1992, 2000 et 2004, ce pays avait fait acte de candidature pour l'accueil de la Coupe du monde. Il s'était heurté, à chaque fois, à l'opposition farouche de Havelange puis de Blatter. Rappelons aussi, qu'en dépit de proclamations publiques, les monarchies du Golfe n'avaient pas soutenu avec conviction la candidature du Maroc, si elles ne l'avaient pas... sabotée.
*****Comme dans tout appel d'offres, la Fifa reçoit les dossiers de candidature. Elle dépêche ensuite des missions d'évaluation dans chaque pays candidat. Le Qatar obtient la faveur d'être inspecté après le 15 septembre 2010,c'est-à-dire après le mois de Ramadan et à une période où la température est plus clémente : 44° à l'ombre!
Les rapports des missions d'inspection ont une fonction purement formelle. Les votants ne s'y réfèrent pas ou n'en tiennent pratiquement pas compte. S'ils les avaient bien étudiés, ils n'auraient pas manqué de constater la supériorité des dossiers de l'Angleterre, du tandem Espagne-Portugal, de l'Australie et des Etats-Unis. Mais, leur choix obéit à d'autres considérations.

****** Autour de Blatter, d'après les habitués, se forment, le 2 décembre, deux noyaux d'électeurs. Le premier est en faveur de la Russie pour 2018, avec les 3 membres de la Concacaf (Jack Warner, Chuck Blazer, Rafael Salguedo), les Africains Issa Hayatou et Jacques Anouma, les Européens Franz Beckenbauer, Vitalyi Mutko et Marios Lefkaritis. De 9 le nombre des pro-Russie passe à 13 ( la majorité étant de 12 voix) avec la ralliement de Junji Ogura, Chung Mong Joon, Senes Erzik et Michel Platini. L'Angleterre qui n'a recueilli que deux voix a été " punie" parce que ses médias avaient révélé des affaires de corruption à la Fifa!
Pour l'édition 2022, se joignent à Blatter, les Asiatiques Bin Hammam et Worawi Makudi, les trois Africains Hayatou, Anouma et Hani Abou Rida (le Nigérian Amos Adamu étant suspendu pour trois ans), les trois Sud-Américains (Julio Grondona, Nicolas Leoz et Ricardo Teixeira) plus les Européens Angel Maria Villar Llonga et Michel Platini, soit 11 voix contre 3 pour les Etats -Unis et une pour l'Australie! Au troisième tour, les pro-qataris seront quatorze : avec le renfort de Junji Ogura, Chung Mong Joon, Senes Erzik et Lefkaritis. Les Etats -Unis ne recueilleront que 8 voix. Cette projection des suffrages tient la route même si le vote est secret.

******* Michel Platini aurait choisi de voter pour le Qatar sous la pression de Nicolas Sarkozy qui espère l'ouverture du capital d'Areva, le numéro un mondial du nucléaire au fonds souverain du Qatar et aussi l'achat par Qatar Airways de plusieurs Airbus. Quant à Zinedine Zidane, ambassadeur de Qatar 2022, il aurait perçu un million d'euros pour trois de lobbying.

******** Commentant les résultats du "vote", Blatter, parlant de lui à la troisième personne, a dit : " Le président de la Fifa est heureux car il est question de développement de la Fifa. Nous allons vers de nouveaux pays." Reste que la Russie et le Qatar ont présenté des arguments dont un de poids : l'argent. L'Emirat devrait dépenser 100 milliards de dollars pour construire neuf stades climatisés et modulables (en juin, il fait 50 degrés à Doha) et la Russie, 13. " Nous avons, assure Vladimir Poutine, une réserve d'or, 500 milliards de dollars de devises".

* Les choix du 2 décembre ne dissipent pas les soupçons de corruption qui planent sur l'institution faîtière du ballon. Depuis belle lurette, le foot n'est plus la première préoccupation de ceux qui le gouvernent. Et toute forme d'élection au sein d'une institution sportive internationale n'échappe pas au pouvoir des forces de l'argent. Le sport-business s'en f....de la culture de l'intégrité.