samedi 26 février 2011

"Dégage!" I

Dans le monde du foot, il y a souvent des coups de pied qui se perdent...

Jeudi 24 février à Khartoum, Issa Hayatou flanqué de Joseph Blatter tient une conférence de presse. A la question : " La CAN des moins de 20 ans doit avoir lieu courant mars en Libye. Les tragiques évènements qui se déroulent dans ce pays interdisent le déroulement de cette compétition. Avez-vous un plan B?", sa Majesté Hayatou VI répond avec un aplomb à la limite de la décence : "Je parle en homme épris de paix. Je souhaite que la paix civile revienne le plus rapidement possible en Libye. Je le souhaite également pour tous les autres pays du continent qui endurent des situations difficiles parfois tragiques." Plus hypocrite et plus langue de bois, tu meurs!

Alors que la soldatesque, les milices et les mercenaires d'un dictateur malade mental, bombardent et massacrent les populations civiles, que le monde entier s'indigne et condamne des crimes contre l'humanité, que l'horreur et la violence sont quotidiennes, le "maoudo" ose se fendre d'un couplet sur la "paix civile". Aucune compassion pour les centaines de victime de la répression aveugle, aucune dénonciation des tueries de masse....Comme si le football est fatalement une activité déshumanisée. Comme si les footballeurs sont sans âme et n'ont aucun sens de l'humain, de la dignité.

C'est Hayatou la morgue, Hayatou l'indignité...Celui-là même qui avait culpabilisé les sportifs togolais victimes de l'attaque de Cabinda. Encore une fois, Hayatou a choisi de confirmer le mot d'Einstein : " Deux choses sont infinies : l'univers et la bêtise humaine".

A ce satrape arrogant et sans état d'âme, nous adressons un tonitruant "Dégage!", comme celui qui fit partir Ben Ali et Moubarak et fera partir Khaddafi.

mercredi 23 février 2011

La boulimie Raouraoua

Le champion de la lutte des places, Mohamed Raouraoua ajoute une ligne sur sa carte de visite : il est désormais membre du Comité exécutif de la Fifa (l'installation officielle se fera au mois de mai à Zurich). Il a récolté 39 voix au cors de l'assemblée générale de la CAF, tenue le 23 février à Khartoum. Il a eu recours aux méthodes classiques du lobbying, celles qui sont en pratique depuis plus de vingt ans et que nous avons décrites, le 19 février, dans ce blog.
Ce sont donc deux membres de la zone Nord de la CAF (l'Algérien Raouraoua et l'Egyptien Hani Abou Rida) qui représenteront, avec Issa Hayatou et l'Ivoirien Jacques Anouma, l'Afrique au CE de la Fifa. Ainsi la zone Nord qui ne compte que 6 pays dispose de deux sièges à la Fifa, plus du poste de secrétaire général de la CAF et elle abrite, depuis 1957, le siège de l'institution. Ce cumul ne sert pas les intérêts du football africain, comme il ne consolidera pas son unité. Il aura donc fallu vingt trois ans de règne d'Issa Hayatou pour aboutir à un fâcheux déséquilibre dans la représentativité des zones et détruire un pan de l'oeuvre de feu Ydnekatchew Tessema.



La zone Sud (13 pays) est la principale victime de ces élections. Désunie, elle s'est trouvée hors-jeu. L'Afrique du Sud a subi un cinglant camouflet : son champion, Danny Jordaan, fut rejeté par l'assemblée. Comme si les délégués africains voulaient lui rappeler que leurs pays ont été complètement ignorés pendant la Coupe du monde dont le principal bénéficiaire fut... la Fifa. C'est un échec sans gloire pour le "panafricanisme" à la Jacob Zuma et aussi pour les décideurs de la Fifa qui ont misé sur Jordaan.


Quant au collectionneur de places qu'est Raouraoua, il ne va pas s'arrêter en chemin : sûr qu'il se positionne d'ores et déjà pour la succession de Hayatou en 2013. Sûr aussi que son compte en banque va gonfler avec les grosses indemnités de la Fifa qui s'ajoueront à celles de l'Union arabe de football, de la CAF et de l'Union de la zone Nord. Sûr aussi qu'au plan du foot, il ne fera pas jaillir la lumière. Et pour mieux cerner le personnage, reportez-vous à la pensée de l'écrivain marocain Tahar Benjelloun reproduite dans notre livraison du 13 février.

dimanche 20 février 2011

De l'impopularité de Danny Jordaan

L’ancienne gloire du football zambien Kalusha Bwalya est de nouveau en piste. pour les élections de la CAF, prévues pour le 23 février à Khartoum. Président (depuis 2008) de la fédération de son pays qu’il pilote de…Johannesburg, il est cette fois-ci candidat à un des deux postes vacants (les mandats de Jacques Anouma et d’Amos Adamu arrivant à échéance) au Comité exécutif de la Fifa où aucun footballeur africain n’a siégé).
Il a pour concurrents directs l’Ivoirien Jacques Anouma qui veut rempiler, le Sud-africain Danny Jordaan, le Seychellois Seketu Patel et l’Algérien Mohamed Raouraoua.

La fortune d’Anouma

Un insatiable coureur de places que le président de la Fédération algérienne : il siège à l’Union arabe de football, il préside l’Union de la zone Nord, il est membre du CE de la CAF et il est aussi membre de la Commission d’organisation de la Coupe du monde sans oublier la Commission stratégique. Excusez du peu !
Notons qu’au sein CE de la Fifa, siège depuis 2009, un membre issu de la zone Nord : l’Egyptien Hani Abou Rida. Mais qu’à cela tienne : Rouaraoua peut répliquer quAnouma et Adamu , élus en 2006, appartiennent à la zone Ouest B.
Si la partie s’annonce serrée, trois prétendants se détachent (ils forment d’ailleurs un ticket) : outre le champion de la lutte des places Raouraoua, Danny Jordaan qui a les faveurs du président de la Fifa, Joseph Blatter mais qui ne jouit, dans le continent, d’une énorme popularité et Jacques Anouma bien qu’il traîne, depuis 2002, un bilan négatif à la tête du football ivoirien avec zéro titre ! Anouma, favori pour une réélection aisée, aura tout loisir de boucler huit ans de présence à la Fifa. Ses deux mandats lui auront rapporté la bagatelle de 1, 200 million de dollars. Et comme de surcroît, tout membre du comité exécutif de la Fifa est de facto membre du comité exécutif de la CAF (sans droit de vote), il a aussi droit à une autre rente annuelle, plus toutes les indemnités et autres privilèges. Le ticket Anouma - Jordaan qui se positionne d’ores et déjà pour la succession de Hayatou, en 2013, sera à l’épreuve.


Kwesi Nyantakyi favori

Au sein du Comité exécutif de la CAF, depuis la disparition en septembre 2004 de l’emblématique Mawade Wade, la zone Ouest A n’a pas présenté de candidat crédible. Depuis 2006, faute de concurrent, un boulevard s’est ouvert devant le spécieux Guinéen
Almamy Kabele Camara lequel rempilera sans coup férir.
En zone Ouest B, le général Seyi Memene (Togo), atteint par la limite d’âge, part à la retraite. Il aura siégé 17 ans et occupé le poste de 1er vice-président. Sa succession est convoitée par quatre candidats : le Béninois Anjorin Moucharafou, totalement inféodé à Hayatou (et désavoué chez lui , à Cotonou), le Nigérien Hima Souley, et le Ghanéen Kwesi Nyantakyi qui part favori.
En zone centrale, le vorace homme d’affaires congolais Selemani Omari (il a créé en 2007 un comité de soutien à …Issa Hayatou) est assuré de rafler la mise. Il succédera au timoré Centrafricain Thierry Kamach. En Afrique orientale, le titulaire sortant, Rwandais Célestin Musabyimana devra en découdre avec un adversaire novice, le Tanzanien Leodegar Tengal.

Coalition anti-Jordaan


Au Sud, Molefi Oliphant, l’ex-président de la SAFA (South African Football Association) jette l’éponge. La place est convoitée par une meute de six prétendants. On aurait pensé que son compatriote Danny Jordaan, directeur exécutif du comité d’organisation du Mondial 2010 ne serait pas concurrencé. Erreur, il le sera, preuve que dans zone, il ne fait pas l’unanimité : les pays voisins de l'Afrique du Sud attendent toujoursles retombées du Mondial 2010! Jordaan devra affronter, outre Kalusha Bwalya (encore), Adam Mthethwa (Swaziland), Walter Manda Nyamilandu (Malawi), Justino Fernandes (Angola) et John Munjo (Namibie). Prenons le pari que Jordaan concentrera ses forces pour la conquête d’un siège au CE de la Fifa.

Dans la zone Nord, c’est un jeune ingénieur tunisien de 44 ans, Tarak Bouchamaoui qui brigue le fauteuil qu’occupe depuis 2006, l’Egyptien Hani Abou Reda. Depuis 2002, ce directeur général d’une compagnie pétrolière - il a été vice-président de l’Espérance sportive de Tunis en 2004-2005 - fait partie de différentes commissions de la CAF. Nommé en 2006, conseiller du président, il assiste depuis à toutes les réunions du Comité exécutif et participe régulièrement aux Congrès de la Fifa (il y est depuis 2007, membre de la commission du Fair Play et de la Responsabilité sociale). Son atout : il connaît le bien foot et sait bien en parler.

samedi 19 février 2011

La démocratie de la CAF

Le 23 février, à deux jours de la finale du 2è Championnat d’Afrique des nations (CHAN), se tiendra, à Khartoum, la 33ème assemblée générale de la CAF. Au menu, les élections au Comité exécutif de l’organisation africaine et à celui de la Fifa. Le président de la CAF, Issa Hayatou dont le mandat court jusqu’en 2013, aborde l’échéance, affaibli et fortement contesté. 2010 fut pour lui l’annus horibilis. Elle a débuté avec la fusillade de Cabinda qui a endeuillé la CAN, s’est poursuivie avec l’affaire du Togo, le fiasco sportif des représentants africains au Mondial, la suspension par la Fifa, de ses fidèles lieutenants Amos Adamu, Amadou Diakhité et Slim Aloulou, sa mise en cause par la BBC dans un scandale de corruption et les graves incidents de la finale de la Ligue des champions Espérance de Tunis – Tout puissant Mazembe au cours desquels, il fut copieusement insulté par les supporters tunisois.
Cette série noire n’empêchera pas les élections de Khartoum de se dérouler selon un scénario immuable. Le mode de scrutin (élection directe des membres du CE par tous les délégués à l’assemblée) qui sévit depuis 54 ans à la CAF souffre en effet, d’un déficit démocratique. Verrouillé par une nomenklatura, soucieuse de préserver ses privilèges et ses situations de rente, il bannit toute forme d’élection décentralisée et rejette toute limitation des mandats.

La CAF divise le continent en six zones géographiques (Nord, Ouest A et B, Centrale, Centre Est et Sud). Chacune d’entre elles a droit à deux membres au sein du Comité exécutif (auxquels s’ajoutent depuis 2004, deux membres cooptés). Tout candidat à un poste appartient à l’une de ces zones mais celle-ci ne l’élit directement : il doit solliciter le suffrage des représentants des 52 associations nationales lesquels, la plupart du temps, ne le connaissent pas, ignorent tout de son parcours et ne s’intéressent ni à ses idées, ni à son projet (s’il en a un). Son atout est son trésor …électoral.

Dans la pratique, le procédé autorise les marchandages et les arrangements entre candidats. Plusieurs semaines avant l’assemblée, les présidents des fédérations sont directement « travaillés » chez eux par des émissaires généreux. La veille du vote, ils sont harcelés par des « lobbystes » aux ordres qui leur soumettent les noms de leurs favoris et leur fournissent même des listes toutes prêtes. C’est le système classique du parti unique. Il accorde la priorité aux féaux et élimine ceux qui ne font pas partie de la…. cour de Sa majesté Hayatou VI, qui règne sur la CAF depuis mars 1988 ou ceux qui ne sont pas adoubés par le Qatari Muhamad Bin Hammam, président de la Confédération asiatique (mais oui !). En premier lieu, les anciens gloires du ballon. C’est -à- dire ceux qui connaissent très bien le foot sur le mode pratique, savent bien en parler et pourraient certainement mieux le servir. Les prestigieux Rachid Mekhloufi, Abedi Pelé, Salif Keita et Kalusha Bwalya candidats respectivement en 2000, 2004, 2006 et 2009 l’ont appris à leurs dépens.

dimanche 13 février 2011

L'époque est avec les tricheurs, les imposteurs, les corrompus et corrupteurs

Sous le titre, " Les salauds meurent dans leur lit", l'écrivain et poète marocain Tahar Benjelloun écrit dans Le Monde : " (...) Jean-Paul Sartre a consacré des pages lumineuses à celui qu'il désigne par le terme de "salaud". On a pris l'habitude de dire que "les salauds iront en enfer", que "la justice divine sera impitoyable avec eux", mais si nous écartons cet espoir, il faut bien reconnaître que trop souvent les salauds vivent longtemps et meurent dans leur lit. (...) Si nous restons dans la vie de la vie quotidienne, nous constatons que les salauds sont légion et ne prennent plus de précaution pour sauver la face. L'époque les a rendus arrogants et les a même banalisés".
" (...) L'époque est avec les tricheurs, les imposteurs, les corrompus et les corrupteurs, les usurpateurs et falsificateurs, ceux qui sont devenus puissants par l'argent facile et non par la vertu humanitaire. (...) Les hommes se vendent et on peut les acheter, acheter leur vote, leur conscience, leur morale dont ils se dépouillent volontairement par ce que c'est ainsi, le Bien, le Droit, la Justice ne sont plus rentables, ne sont plus de mise dans un monde où la brutalité frappe quotidiennement les plus démunis.
"Alors que faire? Pleurer et prier?
Rester droit dans ses bottes. Défendre plus que jamais les valeurs de probité, de justice et d'intégrité. De toute façon, on ne s'improvise pas démon. On le devient parce qu'on a pris des cours du soir pour apprendre à voler et violer l'intelligence des gens de bien. "
"(...) Que de fausses valeurs encombrent les écrans des télévisions! Des plagiaires condamnés continuent de venir nous expliquer le monde dans des émissions honorables; des brigands de haut vol dont personne n'a réussi à prouver les méfaits sont admirés et invités à nous narguer en nous dispensant des sourires (...) Leurs noms brillent dans le ciel de la société du spectacle; leurs nègres se taisent . La vie est ainsi représentée en play-back et personne ne trouve rien à redire. De temps en temps, quelqu'un hurle. On le prend pour fou. Ce qui est grave par ailleurs grave c'est que certains médias font bien leur travail, font des enquêtes sérieuses, débusquent les faux derrière les masques, le dénoncent. Mais la machine continue de tourner. On dirait que la dénonciation fait partie du tout et que le faussaire l'a prévu dans son plan. Le fait que cela ne serve à rien décourage les bonnes volontés et alimente le désespoir."
Ainsi en est-il au sein de la "grande famille du foot"?

lundi 7 février 2011

La main dans la main

Mais qui a sonné sa Majesté Hayatou VI? Là voila qui, à la confluence des deux Nil, annonce, le 3 février, qu'elle se ne présentera plus jamais contre Joseph Blatter à une élection présidentielle de la Fifa. Un engagement qui frise le ridicule.
On sait depuis le 29 mai 2002 et la défaite cinglante à Séoul que Hayatou est définitivement hors-jeu pour la la présidence de la Fifa. Tout heureux de conserver son fauteuil à la CAF, il avait rapidement capitulé et fait acte d'allégeance à son vainqueur Blatter. Évidemment, il y a trouvé son compte : sa situation matérielle est florissante et les privilèges ne manquent pas. Quoi de plus "humain" que de s'accrocher à une planque dorée et d'oublier toute veillété de contestation. "Je suis heu-reux!" a-t-il avoué à Khartoum. Et d'ajouter : " Blatter et moi travaillons la main dans la main (plutôt la main au collet et les yeux dans les yeux?)". Comme si sa Majesté pouvait faire autrement.... Pauvre ballon d'Afrique.

dimanche 6 février 2011

Deux poids, deux mesures

Comme il fallait s'y attendre, la commission de Recours de la Fifa a, le 4 février, confirmé les décisions prises par la commission d'Ethique, le 17 novembre, dans l'affaire du Sunday Times. Il ne pouvait en être autrement : la Fifa dont l'image a été sérieusement écornée par les révélations du journal anglais et par celles de l'émission Panorama de la BBC se devait maintenir les sanctions contre les brebis galeuses" du Comité exécutif, faute de perdre toute crédilité.
Ainsi les appels du Nigérian Amos Adamu et du Tahitien Reynald Temarii ont été rejetés. Le premier qui voulait se représenter aux élections de la CAF, le 23 février à Khartom, reste suspendu pour trois ans, c'est-à-dire, interdit de toute activité liée au football et il devra régler une amende de 10 000 CHF. Temarii a eu beau, ces deniers temps, multiplier les génuflexions devant Joseph Blatter, il doit purger un an de suspension et payer 5 000 CHF.
Les deux afidés d'Issa Hayatou, le Tunisien Slim Aloulou et le Malien Amadou Diakhité ont eu droit à une légère mansuétude. Alloulou reste hors-jeu un an et doit régler 5 000 CHF et Diakhité n'est plus suspendu que pour deux ans (au lieu de trois) et ne payera que 7 500 CHF.
La logique de la sanction impose que ces deux personnages disparaissent, pendant leur suspension, du football africain. Mais rien n'est moins sûr. Hayatou a besoin de ses deux "cannes blanches" et il ne les lâchera pas de gaité de coeur. Gageons qu'après le 17 novembre 2011, Aloulou sera rappelé au CE de la CAF (il y a été ...coopté en 2004) et l'année d'après, ce sera le tour de Diakhité. Tant que Hayatou est président de la CAF (son sixième mandat court jusqu'en 2013), les deux suspendus pourront rebondir....incognito (?)
Toutefois, ils ne sont assurés de retrouver leurs postes à la Fifa. Il serait étonnant - mais sait-on jamais - que Slim Aloulou réapparaisse, l'an prochain, à la tête de la chambre de Résolution des litiges de la Fifa et que Diakhité réintègre un jour la commission des arbitres.
Si l'affaire du Sunday Times connaît son épilogue, il reste celle des révélations de Panorama qui concernent quatre éminents membres du CE de la Fifa : Ricardo Teixeira, Jack Warner, Nicolas Leoz et Issa Hayatou. La Fifa a botté en touche et n'a ordonné aucune enquête comme si de rien n'était. Cette attitude n'a pas convenu à l'avocat allemand Guenter Hirsh qui a démissionné, le 10 janvier, de la commission d'Ethique parce que celle-ci "n'a montré aucun intérêt à s'attaquer aux allégations de corruption" . Dans un courrier adressé à Claudio Sulser, le président de la dite commission, il écrit : "Les évènements survenus ces dernières semaines ont confirmé et renforcé l'impression que des responsables de la Fifa n'affichent aucun réel intérêt à jouer un rôle actif dans la résolution et la sanction des violations des divers articles du Code d'Ethique de la Fifa".
La démission de M° Hirsch jette la suspicion sur les effets d'annonce du président Blatter : "Je prends la responsabilité d'extirper la corruption de la Fifa" et sur son intention de créer une Commission anti-corruption dont les membres seraient issus des mondes politiques, de la finance, des affaires et de la culture.
" Pourquoi, s'interroge, l'avocate Sylvia Schenk, conseillère auprès de l'organisation Transparency International dans le sport, la Fifa a besoin d'une nouvelle commission alors qu'elle dispose, depuis 2006, d'un comité d'Ethique? C'est une manoeuvre de diversion sans plus pour, une fois la tempête calmée, faire oublier les affaires de corruption".
" Les allégations de corruption, affirme l'avocat américain David Larkin, poursuivent la Fifa et ses dirigeants depuis dix ans. Depuis dix ans, ce qui a causé le plus de préjudice à la FIfa, ce ne sont pas les allégations mais les réponses dénuées de tout fondement de l'instance faîtière".

mercredi 2 février 2011

Le clone de "Si" Slim

Le sport tunisien a-t-il été touché par la Révolution du jasmin? Rien n'est moins sûr depuis la promotion à la hussarde, le 31 janvier, à la présidence du Comité national olympique tunisien du général Younès Chetali, en remplacement de Slim Chiboub.
Chetali a été, dans les années 50, un honnête footballeur à l'Etoile sportive de Sousse (ESS). Il fut éclipsé par l'ascension de son cadet Abdelmajid, de loin le plus doué, balle au pied, de la famille. Younès a été un co-discipline de Zine el Abdine Ben Ali. Les deux hommes qui s'étaient fait enrôler dans la jeune armée tunisienne, avaient suivi en 1957-58, une formation accélérée de sous- officier en France. Younès s'occupa plus tard du sport militaire. On le retrouvera en 1977 au poste de vice-président de la Fédération tunisienne de football (FTF) où il fera route avec ...Slim Aloulou (président) et son frère Abdelmajid (entraîneur national). Un attelage à trois qui les conduira au Mundial 78 en Argentine.
Younès Chetali - il est général - est le clone de "Si" Slim Aloulou même s'il est plus mat de peau, plus trapu et plus ténébreux. Les deux hommes ont en commun une prétention et un ego démesurés, tout comme d'ailleurs Abdelmajid Chetali. Suffisants et pleins de morgue, ils n'hésitent pas à s'attribuer toutes les compétences et toutes les vertus. Ils connaissent tout, ont toujours raison... A les entendre, le foot, c'est eux et c'est tout. Des "puits" de science sportive. Même si les idées sont courtes, conformistes et parfois ringardes.
Younès sera commissaire au Sports, il fera des aller-retour entre le foot et l'athlétisme, occupera des fonctions officielles, participera à l'organisation des Jeux méditerranéens de 2001. Il servira sous deux régimes, sans état d'âme. Mais toujours, la vanité et la spéciosité en bandoulière.
Difficile de croire qu'il est l'homme de la Révolution sportive en Tunisie : il ne sent pas le jasmin du 17 décembre.
Nettoyer les écuries d'Augias du sport tunisien est plus que jamais un impératif.