samedi 18 février 2012

Hédoniste

« J’ai connu des moments pas faciles, dus au fait que je sois parti du plus bas. Il faut franchir les étages pas à pas, ce n’est pas parce qu’on arrive en haut qu’il faut se prendre pour quelqu’un d’autre. La réussite d’un tournoi c’est la réussite d’un groupe. J’ai encore tellement de choses à faire dans le football, tellement de plaisir à prendre… Nous ne sommes que des footballeurs, rien d’autre.
(…) Il faut de la discipline tout en gardant la culture africaine. Je suis capable de m’adapter. Avec mes joueurs, c’est moi qui amène le « Bose » (une marque d’enceintes, ndlr) dans le vestiaire, c’est moi qui mets la musique parce que j’adore ça. Quand les joueurs partent à l’échauffement, moi je reste dans le vestiaire avec la musique à fond. S’il y a quelqu’un qui passe, il se dit « mais qu’est-ce qu’il fait celui là ? ». Je me concentre, je chante. Je ne suis pas un moine, j’adore la vie, sortir, prendre du plaisir. Il y a un adjectif : hédoniste. Je veux prendre le plus de plaisir possible dans tout ce que je fais. Si je ne prends pas de plaisir, je m’ennuie. Et je n’aime pas m’ennuyer. »
Ainsi parle Hervé Renard, l’homme qui a fait gagner la CAN 2012 aux Chipolopolos de Zambie. Un discours qui exècre la langue de bois et la démagogie. Celui d’un authentique amoureux du foot. Modeste, lucide et humain. Alors, à bientôt Hervé pour vider une coupe de roteuse!

vendredi 17 février 2012

Un rituel frelaté

La conférence de presse que s’offrent depuis quatorze ans, la veille de la finale de la CAN, les présidents de la CAF et de la Fifa tient du rituel… surréaliste. Joseph S. Blatter se complaît dans le rôle du parrain, du « bigboss » et de pape du ballon. Il s’épanche à chaque fois sur son passé – il remonte à 1976 - d’ « ancien combattant » du football africain avant de prononcer une homélie tout en reconnaissant l’impuissance de la Fifa à lutter contre la violence, la tricherie, le dopage et la corruption….
Issa Hayatou, toujours droit dans ses bottes, fait dans la langue de bois très….stalinienne, du genre : « Tout le monde, il est beau, il est gentil », « la CAN est une réussite », « Les pays organisateurs ont monté la barre très haut », « Les matchs ont été souvent de qualité et l’arbitrage à la hauteur de la situation »…Curieux jugement quand on voit, sur le petit écran, Hayatou, affalé dans son fauteuil, piquer du nez et s’endormir pendant les matchs ! Et pour clore le « spectacle », le Camerounais (il est en poste depuis 1988 !) proclame que répondant à la vox populi, il fait don de sa personne à la CAF et qu'il va briguer en 2013, un septième mandat. A force de fréquenter les dictateurs de l’Afrique centrale, il en a pris de la graine.