samedi 20 février 2010

Welcome to South Africa 2010 (11) : braderie

La Fédération internationale de football (Fifa) a décidé de diminuer, pour les Sud-Africains, les prix d'au moins 30% des billets de catégories 2 et 3 encore en vente afin de faciliter le remplissage des stades du Mondial-2010, a annoncé samedi 20 février un journal local.
Contactée par l'AFP, la Fifa n'a pas pu être jointe pour commenter cette information.
Selon le Saturday Star, la Fifa a abaissé à 140 rands (13 euros ou 8500 FCFA) le coût de ces places, qui pouvait auparavant monter jusqu'à 840 rands (81 euros ou 52 650 FCFA).
Le nombre de billets de la catégorie 4, la moins chère et exclusivement réservée aux Sud -Africains, va par ailleurs être augmenté, a ajouté le journal.
Les ventes ont mis longtemps à décoller dans le pays hôte, de nombreux supporteurs se plaignant d'un système d'achat trop compliqué, alors que la majorité de la population ne dispose ni d'ordinateur ni de carte de crédit.
Le président de la Fifa, Sepp Blatter, avait déploré jeudi 18, que le prix élevé des billets rebute les amateurs de football.
La Fifa a également annoncé que 2,1 des 2,9 millions de tickets en vente pour le Mondial-2010 (11 juin-11 juillet) avaient déjà trouvé preneurs. (source AFP)

vendredi 12 février 2010

Welcome to South Africa 2010 (10) : plus Africain que....

Sepp Blatter, le Président de la Fédération internationale de football (Fifa) a pris part à la polémique sur la décision d’attribuer l'organisation de la Coupe du monde à l’Afrique du Sud. Il estime que les critiques virulentes venant de dirigeants du football européen relèvent de « préjugés anti-africains ».
Est-ce à cause de l’attaque du bus de la sélection togolaise, le 8 janvier dernier, dans la région de Cabinda à la veille de la CAN 2010 ? Ou en raison d'un simple scepticisme sur la capacité d’une nation africaine à organiser l’évènement le plus médiatique du monde ?
Une chose est sûre: le choix de l’Afrique du Sud pour organiser la Coupe du monde de football 2010 a subi ces derniers jours une salve de critiques acerbes de la part de plusieurs dirigeants du football européen.
« Je n’ai jamais été fan d’une Coupe du Monde sur le continent »Phil Brown, le manager du club anglais de Hull (avec qui le Gabonais Daniel Cousin est sous contrat) s’était ainsi inquiété de la sécurité des joueurs lors de la compétition.
« Je suis révolté », avait-il déclaré après l’attentat du Cabinda. L’attaque « pose une interrogation à propos du Mondial de cet été ». « On ne peut pas faire courir le moindre risque aux officiels et aux supporters. C’est inacceptable », s’était-il inquiété, sans se soucier des éventuels amalgames que ses propos pouvaient susciter.
Mercredi 27 janvier, c’était au tour du président du conseil de surveillance du Bayern de Munich, Uli Hoeness, de se prononcer contre l’organisation d’une Coupe du monde sur le continent. « Je n'irai pas, je n'ai jamais été fan d'une Coupe du monde en Afrique du Sud ou sur le continent africain, car les questions de sécurité ne sont pas résolues à 100% », avait-il déclaré.
Hoeness avait estimé que le choix de la « nation arc-en-ciel » était « l'une des plus grosses erreurs » commises par Sepp Blatter. Des propos qui avaient manqué de provoquer un incident diplomatique, en suscitant la réaction outrée de l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Berlin. « Je suis vraiment choqué par votre attitude négative à l'égard du rôle d'hôte de l'Afrique du Sud dans le cadre de la Coupe du monde et à l'égard du continent africain dans son ensemble », avait-t-il écrit dans une lettre adressée à Hoeness.
Le président de la Fifa, Sepp Blatter, directement mis en cause par ces critiques, est finalement sorti de son silence. « Ce sont des préjugés anti-africains », a-t-il réagit devant l’agence de presse allemande DPA.
« C’est une absurdité de mélanger ce qui s’est passé en Angola, une attaque terroriste avec des motivations politiques, et la Coupe du monde en Afrique du Sud », s’est-il indigné.
Faisant directement référence aux propos de Hoeness, Blatter a poursuivi : « Onze millions de touristes vont en Afrique du Sud chaque année. La semaine dernière, il y a eu un tournoi de l’ATP (tennis) à Johannesburg et personne n’est mort. »
« Sur le Vieux continent, il y a toujours des gens qui pensent : "Mais pourquoi diable devrait-on organiser une Coupe du monde en Afrique ?" ».
« Au cours du siècle dernier, les colonialistes sont allés en Afrique et y ont pris ce qu’il y avait de meilleur, et maintenant ils prennent les meilleurs footballeurs. Et quand vous devez renvoyer l’ascenseur ils ne veulent pas y aller. C’est un manque de respect pour toute l’Afrique ! ».
Agences de presse DPN/AFP

Milla, un dribble de trop

Extrait d'une interview de Roger Milla dans le quotidien parisien France Soir daté du 10 février.

" Quel bilan tirez-vous de la CAN 2010?
Roger Milla : Elle n'aurait dû être jouée. Éliminer une équipe comme le Togo qui pouvait créer la surprise, puis la suspendre quatre ans, c'est scandaleux. (...) Cette suspension n'existe pas car la Fifa n'a pas été consultée par la Caf. Or en 2014, les éliminatoires de la Coupe du monde et de la CAN sont couplées!

Les dirigeants de la Caf n'ont-ils pas fait preuve de leur incompétence?
Tout à fait. (...) Beaucoup de dirigeants vont à la CAN pour dépenser beaucoup d'argent dans les palaces, les voyages, mais ne s'intéressent pas au foot. Ils vont tuer la CAN s'ils poursuivent ces pratiques. Il est temps de mettre de l'ordre et de revenir à ce qui se faisait il y a vingt-deux ans.

Le président de la CAf, Issa Hayatou doit-il démissionner?
Non, ce n'est pas seulement de sa faute. Il ne tire pas toutes les ficelles. IL est président de la Caf, mais la commission d'organisation de la CAN existe. C'est le système tout entier qui doit être réformé et réorganisé.

Que préconisez-vous?
Il faut nommer davantage de footballeurs dans les postes à responsabilité. L0, ce sont des gens qui n'y connaissent rien qui parlent au nom des footballeurs. Ce sont eux qui ont la solution."

Bravo Roger pour ton style direct mais pourquoi as - tu effectué un dribble suspect? Tu sais très bien qu'à la Caf, Issa Hayatou décide de tout. C'est lui qui nomme les membres des commissions permanentes de la Caf. Il exerce un pouvoir absolu. Il porte l'entière responsabilité du fiasco d'Angola 2010. Il ne reconnaît jamais ses erreurs, ni ne se remet en cause. Il ne démissionnera pas. Il n'aime pas les footballeurs et jamais, il n'en cooptera un au sein du comité exécutif de la Caf. Alors, Roger, arrête de dribbler indûment!

jeudi 4 février 2010

Welcome to South Africa 2010 (9) : et de vingt!

La naissance du vingtième enfant du président sud-africain Jacob Zuma, issu d'une liaison adultère, a provoqué une polémique sur la place de la polygamie en Afrique du sud, pays qui compte le plus grand nombre de séropositifs au monde.
La naissance hors mariage du vingtième enfant du président sud-africain Jacob Zuma a lancé cette semaine une polémique sur la place de la polygamie dans un pays fortement touché par le sida.
"Je n'en croyais pas mes oreilles quand je l'ai appris, je suis déçue et blessée. Enfin, il est tout de même le président!", s'exclame Rose Masetla, femme de ménage à Johannesburg.
Jacob Zuma, qui s'est marié en janvier avec sa troisième épouse, a reconnu mercredi avoir eu un enfant avec la fille d'un de ses vieux amis, le président du comité local d'organisation (LOC) du Mondial-2010, Irvin Khoza.
"Durant la journée mondiale contre le sida, j'ai dit que nous devions tous prendre nos responsabilités. Je l'ai fait (. . . ) en reconnaissant ma paternité et ma responsabilité", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Le problème est maintenant entre nous deux, culturellement, entre les familles Zuma et Khoza", a ajouté le chef de l'Etat, polygame de 67 ans.
Selon des experts, la polygamie ne signifie pas pour autant relations adultères dans un pays où les jeunes citadins n'acceptent plus cette coutume.
"Le mariage polygame est comme tout autre mariage, il n'autorise pas les relations extra-maritales. Si un homme veut prendre une autre femme, il doit suivre une certaine procédure", a expliqué à l'AFP Nokuzola Mndende, directrice de l'Institut Icamagu.
"Avoir une relation adultère va au-delà de l'ethnie, de la religion ou de la culture. C'est une faiblesse des hommes", tranche cette experte des cultures africaines.
Chez les jeunes, la polygamie n'est guère populaire, en partie pour des raisons financières, souligne-t-elle. Selon un sondage publié le mois dernier, 74% des personnes interrogées dans les villes sud-africaines estimaient qu'avoir plus d'une femme posait problème.
"Ce serait bon pour le pays s'il était viré. Les touristes doivent être en train de se payer notre tête maintenant. Comment l'Amérique peut-elle le prendre au sérieux et lui donner de l'argent si c'est un homme à femmes ? Personne ne va avoir confiance en lui", s'emporte Thato Radebe.
A quatre mois de la Coupe du monde de football, du 11 juin au 11 juillet, Jacob Zuma "nous embarrasse", assure ce jeune chômeur de 20 ans.
Les partis d'opposition s'en sont violemment pris au président et l'ont accusé d'avoir une "attitude complètement irresponsable" dans un pays qui compte le plus grand nombre de séropositifs dans le monde.
"Le public sud-africain doit se faire entendre et dire au président Zuma qu'il commence à se comporter comme un président et non un gigolo", selon le responsable du Congrès pour le peuple (Cope), Terror Lekota.
D'autant plus que l'attitude de Jacob Zuma a longtemps été controversée après avoir déclaré en 2006 qu'il s'était débarassé du virus en prenant une douche après un rapport non protégé avec une jeune séropositive.
Aujourd'hui, il prône le recours aux préservatifs et appelle au dépistage. "Il est malveillant de dire que j'ai changé ou que je sape les efforts du gouvernement pour la campagne contre le VIH/sida", a répondu mercredi M. Zuma face aux attaques de la presse et de l'opposition sur sa liaison.
"Nous allons plutôt intensifier nos efforts pour promouvoir la prévention, le traitement et la recherche", a-t-il réaffirmé.
AFP, 28 janvier 2010

mercredi 3 février 2010

Issa Hayatou, le lamido* du ballon

* L'attentat perpétré le 8 janvier contre le bus de l'équipe du Togo au Cabinda (3 morts) et la gestion calamiteuse de cette tragédie par la Confédération africaine de football (CAF) et par son président, le Camerounais Issa Hayatou et la suspension de l'équipe togolaise pour deux deux éditions de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) assortie d'une amende de 50 000 dollars ont provoqué la colère et l'indignation de tous les sportifs en Afrique. Hayatou a commis une grossière faute politique, mais, droit dans ses bottes, il balaie d'un revers de main les critiques et affiche son mépris pour les médias. L'homme se croit investi d'une mission divine (sic) et règne sans partage. Il n'aime pas le foot, ne sait pas en parler et surtout il n'aime pas les footballeurs qu'il prétend pourtant servir. Portrait.

"L’année 2009 aura témoigné de la fragilité persistante et de la versatilité des dirigeants des associations nationales africaines. Sans exception, les gestionnaires du ballon accèdent au pouvoir, à l’issue d’élections en trompe-l’œil parce que tronquées ou manipulées par l’autorité de tutelle. Ils ne jouissent d’aucune autonomie réelle et leur longévité est tributaire des performances de la sélection nationale.
Le 9 février 2009, à Lagos, à l’issue d’une parodie d’élection, Issa Hayatou est réélu à l’unanimité, à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF). Elu la première fois en 1988, le Camerounais bouclera, en 2013, six mandats. Il sera resté en poste un quart de siècle ! Un record absolu (en moyenne, la carrière d’un footballeur n’est que de dix ans).
Autant dire que la dérive monarchique était inévitable. Si sa majesté Hayatou VI ne porte pas de couronne en guise de couvre-chef, il ne veut voir qu’une tête, la sienne. Ses pairs du Comité exécutif de la CAF lui tiennent volontiers lieu de courtisans. Le lamido du ballon règne sans partage. Et, en dépit de ses affirmations, la servile obéissance constitue, depuis qu’il est au pouvoir, une meilleure assurance de longévité que la compétence. La CAF, c’est lui ! Et personne d’autre, ses fidèles sont là pour se plier à ses desiderata. En répétant qu’il choisit d’abord « les meilleurs », Hayatou montre surtout que ses choix vont surtout à des affidés, à ceux qui le servent, à ceux qui font tout pour lui complaire et ne le contredisent jamais. A ceux dont la courtisanerie est un métier (fort rentable du reste) à plein temps. Les plus illustres ont noms Amadou Diakité (Mali), Slim Aloulou (Tunisie), Almamy Kabelé Camara(Guinée), Anjorin Moucharaffou (Bénin) et Badara Sène (Sénégal). Le secrétaire général de la CAF, l’Egyptien Mustapha Fahmy (il a hérité en 1982 la charge de son père, Mourad) a, lui, mis son épée au service de son maître et, avec abnégation, il compense ses états d’âme par ses états de service.
La « politique du ventre », associée au népotisme et au clientélisme, est omniprésente dans le football africain. L’argent du ballon - il n’y en a eu jamais autant - qu’il provienne des fonds publics, du privé (mécénat ou commercialisation) ou des institutions continentale ou mondiale a horreur de la transparence. S’il est assez souvent utilisé à financer les participations aux compétitions et à assurer l’intendance, il alimente aussi la « politique du ventre ». Certes, les responsables des fédérations peuvent tous jurer qu’ils ne tirent aucun profit matériel du foot, mais ils auront, en revanche du mal à affirmer que les succès de leurs équipes nationales ou de leurs clubs, n'ont pas permis un essor remarquable de leur train de vie ou de leurs affaires privées. Tous savent que conquérir un poste au sein d’une fédération ou d’une instance internationale (CAF ou FIFA) permet d’accéder de fait à une confortable situation de rente. La carrière n’est plus synonyme de notoriété, elle rapporte. Bien et longtemps. Et cela, Issa Hayatou l’a bien compris : les caisses de la CAF sont pleines (grâce à une commercialisation débridée) et les diverses commissions de l’institution comptent 190 membres, c’est-à-dire autant d’obligés. La plupart d’entre eux seront invités en Angola. Aux frais de la princesse."

Faouzi Mahjoub, Afrique-Asie, janvier 2010

* Chef traditionnel et guide religieux en pays foulbé au Cameroun