samedi 30 janvier 2010

Le mal malien

Il n'y a pas que les dirigeants de la FIF pour "disjoncter" après l'élimination de leur équipe à la CAN 2010, ceux de la Fédération malienne "élus" en juillet dernier, adoubés par le président ATT et "conseillés" par son protégé Amadou Diakité, méritent à leur tour une citrouille d'honneur. Leur protestation ridicule après le match Angola - Algérie n'avait que pour but que de camoufler leurs erreurs : n'auraient-ils fait mieux de dénoncer un règlement absurde qui a privé leur équipe ( 3 points, 7 buts marqués et 5 encaissés, goal différence + 2) d'une qualification "offerte" à l'Algérie (4 points, 1 but marqué, 3 encaissés, goal différence -2). Pour calmer les supporteurs mécontents, ils ont trouvé les boucs émissaires : Stephen Keshi et le staff médical des Aigles!! La-men-ta-ble....
Avant son limogeage, Keshi s'est confié à l'envoyé spécial du quotidien l'Essor. Extraits.

Quel bilan du parcours des Aigles à la CAN 2010?
Je suis un peu déçu. Lors de notre premier match contre l’Angola, nous avons mal commencé la rencontre. Nous avons pris quatre buts après seulement une heure de jeu, ce qui ne m’était jamais arrivé dans ma carrière d’entraîneur. Après l’équipe a bien réagi en remontant quatre buts en 11 minutes. C’était incroyable, personne ne pouvait imaginer un tel scénario. J’étais très content de la réaction de l’équipe et ce résultat m’a donné beaucoup d’espoir pour la suite des événements. Mais contre toute attente, on a perdu contre l’Algérie lors de notre deuxième sortie.

Justement, qu’est-ce qui n’a pas marché contre l’Algérie ?
C’est simple : lors de ce match, on est complètement passé à côté du sujet. Je n’ai pas reconnu mon équipe, rien n’a marché et le résultat était juste. On me reproche d’avoir remanié l’équipe en intégrant quatre nouveaux éléments (Moustapha Yattabaré, Ténéman N’Diaye, Soumbeyla Diakité et Abdoulaye Maïga, ndlr). C’est normal parce qu’on a exercé toutes sortes pressions sur moi avant ce match. À l’hôtel, des responsables de la Fédération ont même menacé de me tuer si je reconduisais la même équipe.

Qui sont ces responsables ?
C’est toute la délégation, y compris vous les journalistes. On m’a traité de tout. À deux heures du matin, j’ai reçu des coups de fil anonymes de Bamako. Certains menaçaient de me tuer au retour au Mali, tandis que d’autres juraient de mettre le feu à la famille du gardien de but Mahamadou Sidibé. Je n’ai vu ça nulle part dans ma carrière d’entraîneur. Pourquoi autant d’ingratitude et de haine à l’endroit de Maha qui a tant donné au pays ?

C’est donc sous la pression que vous avez intégré quatre nouveaux éléments lors du deuxième match ?
Que voulez-vous que je fasse quand tout le monde se croit entraîneur et quand des responsables de la fédération menacent de me tuer si je n’aligne pas tel et tel joueur ? C’est l’équipe des Maliens qui a joué contre l’Algérie et non celle de Stephen Keshi. Tous les joueurs qui ont participé à ce match, ont été imposés par les supporters et les responsables de la fédération et tout le monde a vu le résultat. Je comprends maintenant pourquoi le Mali a utilisé une dizaine d’entraîneurs en si peu de temps. Franchement, c’est impossible de travailler au Mali.

Vous n’avez donc pas envie de continuer ?
Ce n’est pas çà. J’ai vécu une bonne expérience avec les joueurs et je n’ai jamais eu de problèmes à ce niveau. Moi, je veux bien continuer avec les jeunes qui sont pétris de talent et qui ont envie de réaliser quelque chose ensemble. Mon problème, c’est l’environnement de l’équipe, il y a eu trop de problèmes avec les responsables et je ne peux pas continuer à travailler dans ces conditions parce que les résultats seraient toujours les mêmes. Si je dois continuer, il faudra qu’on définisse clairement les rôles et qu’on me laisse faire tout mon travail de technicien.


Souleymane Bobo Tounkara

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