mercredi 31 août 2011

Remettez-moi une louche....


Sa majesté Hayatou VI n’est pas repue : elle a encore soif de pouvoir et faim de privilèges et de rentes. Alors qu’elle « consomme » son sixième mandat à la tête de la CAF (elle règne depuis mars 1988), la voilà qui nous la joue dans l’affectif : « Certes, s’épanche-t-elle, j’ai envie d’arrêter (en 2013). Mais les statuts de la CAF me permettent de briguer encore un nouveau mandat. L’âge limite pour se présenter à l’élection est de 70 ans. En 2013, j’aurai 67 ans…Si la majorité ou la totalité des membres demandent que je continue comme ce fut le cas, il y a quatre ans au Nigeria, je vais devoir m’incliner devant leur décision. Je ne peux pas travailler (sic) avec eux pendant 25 ans et leur tourner le dos de façon brutale. S’ils me laissent la latitude de choisir, je prendrai la décision de partir. »
D’abord, on ne savait pas que le lamido du ballon avait les pieds et les mains attachés, (par les membres de la CAF). Qu’elle avait l’échine flexible et pouvait s’incliner devant la vox populi. Mais, plus grave, Hayatou recourt à un argument dont usent et abusent tous les dictateurs en Afrique : la pseudo non résistance à la sollicitation populaire.
Hier, Zinelabdine Ben Ali et Hosni Moubarak avaient utilisé la même grosse ficelle pour rester au pouvoir (24 ans pour la premier et 31 pour le second) : ils briguaient des mandats à satiété malmenant les constitutions de leurs pays. Hayatou lui n’a jamais eu à à modifier les statuts de la CAF parce qu’ils ne limitent pas le nombre des mandats électifs ! Il avait, en 2004, confié à une commission animée par deux « grands démocrates » Slim Aloulou (Tunisie) et Fekrou Kidane (Ethiopie) le soin de toiletter les statuts et nos deux « juristes » lui en avaient concocté des « sur mesure » avec entre autres : la non limitation des mandats et le droit de coopter deux membres au Comité exécutif ! Le plus cocasse c’était qu’en mai 2002, Hayatou candidat à la présidence de la Fifa avait inscrit dans son programme la limitation à deux du nombre des mandats !
En fait, les statuts de la CAF tordent le cou à la démocratie et l’institution est gérée de manière féodale.
Dans la tête de sa majesté Hayatou VI, tout « serait clair ». Que nenni. Sa sortie devant la presse camerounaise ne cacherait -elle pas une manœuvre… machiavélique : gagner du temps afin de permettre à ses deux dauphins officieux – le Nigérian Amos Adamu et le Malien Amadou Diakité, tous deux suspendus par la Fifa pour présomption de corruption – de purger leur peine ou, mieux, d’être blanchis par le Tribunal arbitral du Sport (il examine leurs cas en octobre) et de pouvoir par la suite réintégrer la « famille CAF » ? On fait le pari.

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