vendredi 30 octobre 2009

Ils se footent de nous...

La Fifa organise chaque année, plus précisément le 21 décembre à Zurich, une cérémonie d'oscars destinée à récompenser les meilleurs joueurs et joueuses de l'année. Pour 2009, une liste de nominés vient d'être publiée. Elle a été élaborée, pour les hommes, par les membres de la commission Football (en font partie pour l'Afrique, outre l'Ivoirien Jacques Anouma, Abédi Pelé, Roger Milla et George Weah *). Parmi les vingt-trois présélectionnés, le Camerounais Samuel Eto'o, le Ghanéen Michaël Essien et l'Ivoirien Didier Drogba.
Messieurs Pelé, Milla et Weah souffrent certainement de cécité : ils ont oublié de plaider la cause de l'incontestable meilleur footballeur africain de l'année 2009, l'Ivoirien Yaya Touré. Le "phare" du FC Barcelone et le seul joueur d 'Afrique à avoir tout gagné en 2009. Il faut faire preuve de mauvaise foi ou mal connaître le foot pour ignorer Gnéry et lui préférer Drogba. D'autant que ce dernier, de par son comportement de "voyou des stades" à l'issue de la demi-finale de Ligue des champions Chelsea - Barcelone, ne mérite pas d'être nominé. Rappelons qu'il n'a rien gagné, au plan européen, en 2009. Tout comme Michaël Essien.
Heuresement que Yaya Touré figure dans la liste des présélectionnés pour le Ballon d'or 2009 de France Football. La CAF qui, elle aussi, organise une cérémonie d'oscars ne devrait pas, si elle veut être crédible, oublier l'Ivoirien.
*On constate l'absence, au sein de cette commission, de toute ancienne gloire nord-africaine comme si les Mekhloufi, Dahleb, Madjer, Timoumi, Ezzaki, Tarak et autre Témime n'étaient pas des Africains et ne méritaient pas (au moins l'un d'eux) d'en faire partie!.

mercredi 28 octobre 2009

Démagogie frelatée

Il ne perd pas le Nord, l'ami Emmanuel Maradas. Depuis qu'il a rangé sa plume, le voilà qui se complaît dans le cirage d'escarpins. Parachuté par la commission des Médias de la FIFA auprès du comité d'organisation de la Coupe du monde 2010, il ne cesse de se promener partout en Afrique, aux frais évidemment d'une marque de boisson gazeuse et de ses parrains. Et de porter, partout où il atterrit, la bonne parole des décideurs de l'ordre mondial footballistique et surtout de souffler, à s'en "péter" les poumons, dans la vuvuzela d'un nationalisme africain ringard.
De passage récemment à Yaoundé où a été présenté le trophée de la Coupe du monde, il ne s'est pas
privé de caresser dans le sens du poil ses hôtes, dans les colonnes du quotidien le Messager. Exemples : " En 1990, Roger Milla et les autres allaient dominer le monde. N'eût été cette erreur d'arbitrage (???), le Cameroun aurait être vainqueur en 1990."
"Voir une Coupe du monde sans le Cameroun, c'est comme avoir un couteau dans la gorge (sic)". "Je suis sûr que les Camerounais ramèneront une victoire du Maroc (le 14 novembre), ce qui les mettrait droit sur le chemin du tirage au sort en Afrique du Sud. Je le dis en tant que Tchadien, en tant que personne faisant partie du Cameroun (re-sic). Ce serait dommage si le Cameroun ne venait pas à se qualifier".
Ou encore : "Le Cameroun est plus avancé que le Gabon. Toutes les équipes qui viendraient (en Afrique du sud) n'ont pas les souliers du Cameroun". Et enfin suprême envolée ultra-démagogique : " Il faut aller en Afrique du Sud pour gagner. Il y a deux équipes qui peuvent gagner : le Nigeria, s'il se qualifie, et le Cameroun.Le reste, c'est difficile. Ce ne serait pas une surprise ni un vol, si un pays africain remportait la Coupe du monde!"
Lécher les babouches, un sacré métier. Qui doit rapporter.

lundi 26 octobre 2009

L' Académie dépendance

"Le match contre le Malawi (disputé le 10 octobre à Lilongwe) dont les journalistes ivoiriens ne retiennent que la qualification pour le Mondial 2010, a livré deux autres informations :
- hormis certains Académiciens blessés ou oubliés, la Côte d'Ivoire ne dispose pas vraiment de réservistes valables pour son équipe nationale;
- l’ entraîneur - sélectionneur a fait des choix douteux ou prémédités pour circonscrire ce qu’on peut appeler "l'Académie dépendance".Malgré la présence dans l’équipe alignée au coup d’envoi de 4 joueurs disputant la Champion’s League (Manu Eboué, Didier Zokora « Maestroo, Arthur Boka et Kalunho) et d'autres expatriés de divers championnats européens tels Gosso et Faé (France), Souleymane (Ecosse), (Souleymane), Cissé Sékou (Pays-Bas), Barry Copa (Belgique), Kouamatien (Roumanie) et Guy Demel (Allemagne). le Malawi ouvrira la marque et prendra le jeu à son compte!
On aurait pu penser que Vahid Halilhodjic, sans les titulaires blessés (Romaric, Baky et Kolo), aurait décidé de faire une revue d'effectif ; en fait, ses choix avaient sans doute pour objectif de remettre en cause "l'Académie dépendance" qui a toujours agacés les dirigeants actuels du football ivoirien. Cela explique pourquoi sont oubliés des talents tels Yapi Yapo, Aruna Dindane, Lolo Igor et Chico (pour ne parler que d’eux) tous des titulaires indiscutables et confirmés bien avant l'arrivée de ce piètre sélectionneur. Ils auraient pu sans problème compenser l’absence des blessés cités plus haut et la mise au repos de Yaya Touré, Didier Drogba et Gervinho présents sur le banc au Malawi.
L'amalgame bizarre de Vahid ne fut guère validé sur le terrain. Au contraire, ce fut moins que nul puisqu'il a fallu faire entrer, au cours du match, les deux Académiciens et Drogba pour rétablir l’ équilibre (1-1) face au Malawi qui n'est pourtant pas un foudre de guerre.
Bien sûr et comme il fallait s'y attendre, la qualification a gommé toutes erreurs. Une qualification que le plus mauvais entraîneur de Côte d'Ivoire aurait acquise tellement l'opposition dans la poule était inconsistante. Il est regrettable de constater que, comme par le passé, les responsables ivoiriens se voilent la face. Ils ne voient que le résultat brut alors que les réelles performances et le jeu ont été absents. Des lacunes qui n’incitent à l’espoir à la CAN alors que le football africain ne cesse de se déprécier au fil des ans. La Côte d’Ivoire, à notre sens, doit se préparer à des désillusions.
Le match Malawi – Côte d’Ivoire a démontré, une fois de plus, l’incompétence d’un sélectionneur dont les choix paraissent si peu éclairés qu'il doit les faire au hasard lors de ses rêves nocturnes ou sous la pression de ses employeurs. De plus, comme pour faire oublier l'absence de jeu, la presse parle de plus en plus d'une "Drogba dépendance". Mais que ferait Drogba sans les Kolo, Yaya, Maestro, Boka, Manu, Kalunho, Romaric, Baki, Gervinho et autres Copa tous Académiciens et titulaires indiscutables, ne faudrait-il pas plutôt parler d’une "Académie dépendance" ? Et celle-là est bien réelle. Il y a fort à parier que sans Académiciens titulaires, jamais la Côte d'Ivoire ne se serait qualifiée pour la Coupe du monde 2006 et 2010 alors que sans Drogba, ces qualifications auraient été beaucoup plus évidentes voire inéluctable pour South Africa 2010.
En effet, la prétendue revue d'effectif n’était autre qu’une vaine tentative des responsables ivoiriens de se départir de "l'Académie dépendance". Il est incontestable que, hormis les joueurs issus de l’Académie JMG d’Abidjan, bien peu d'autres éléments peuvent donner à cette équipe ivoirienne quelques ambitions. Il y a fort à parier que cette "Académie dépendance" va encore durer quatre à cinq ans, même et surtout après la retraite de Drogba qui doit déjà avoir passé la trentaine. Puis, lorsque la grande majorité des Académiciens auront passé ce cap des trente ans, c’est-à-dire dans 5 ans, l'Equipe Nationale Ivoirienne redeviendra ce qu'elle était par le passé : une équipe dont l'ambition ne dépassera pas les compétitions africaines…Et ce n'est pas faute d’avoir prévenu…"
Jean-Marc Guillou

jeudi 22 octobre 2009

Welcome to South Africa 2010 (3) : Gagneuses diplômées

"Si la violence inquiète en Afrique du "Si Sud à l’approche du Mondial, la prostitution aussi. Une loi est actuellement à l’étude, qui souhaite légaliser cette pratique pour mieux la contrôler.
En Afrique du sud, une loi devant légaliser la prostitution est en préparation depuis six mois. Après avoir publié un rapport en mai, la Commission de réforme juridique sud-africaine a lancé le 1er septembre un mois de séminaires pour que les citoyens sud-africains discutent de son contenu et de sa mise en œuvre.
Cette légalisation renforcerait la protection des prostituées, la réduction du risque de diffusion du sida ainsi que l’amélioration des droits du travail.
Les travaux de la Commission ne sont pas directement liés à
la Coupe du monde de football, que l’Afrique du Sud abritera en 2010, car une décision définitive sera prise en 2011. Reste que, dans ces séminaires, il s’agit de réfléchir sur une législation provisoire en lien avec cet événement sportif.
(...) Seules les prostituées "certifiées" pourraient pratiquer, ce qui permettrait d'éviter la propagation du virus du sida. On sait déjà qu'environ 3,2 millions de billets vont être vendus pour la Coupe du monde 2010, dont un million pour les résidents sud-africains. Avec plus de 5 millions de séropositifs, la "Rainbowation" est l'un des pays les plus touchés par le sida. Selon l'Unicef, une prostituée sur deux est infectée dans ce pays. En outre, le taux d'infection reste élevée avec 40,4% pour les 30-34 ans en 2008."


(Rédaction web de Jeune Afrique, 19 octobre 2009"

samedi 10 octobre 2009

Les voyous du stade : le roi du crachat (3)

Lu dans le quotidien l'Equipe du 9 octobre sous le titre "Itinéraire d'un enfant gâché" ;" Il avait (presque) fini par se faire oublier et ne plus se faire conspuer sur tous les stades d'Angleterre. Bien sûr, la saison dernière, El Hadji Diouf en était venu aux mains avec Anton ferdinand, son coéquipier à Surderland. (...)Certes, son épouse s'était auparavant adressé à la police, en pleine nuit, pour se plaindre des coups. Le lendemain, on les croisait bras dessus, bras dessous au Reebok Stadium de Bolton..."
" Sam Allardyce (son entraîneur à Bolton de 2004 à 2008 et à nouveau depuis janvier 2009 à Blackburn), lui donna un bon conseil. En novembre 2004, "Big Sam" lui suggéra de consulter un psychologue du sport pour tenter de trouver la cause d'une étrange perversion. Récidiviste en la matière, Diouf venait d'être convaincu d'avoir craché à la figue d'un adversaire, Arjan De Zeeuw (Portsmouth). Il s'attira une double sanction (retrait de deux semaines de salaire par son club, Bolton, et trois matchs de suspension par la Football Association) en même temps que la vindicte générale. Gary Speed, son capitaine, parla d'un "comportement lâche, déguelasse", s'étonnant des récurences d'un homme déjà pris en flagrant délit de crachats quelques jours plus tôt, vers un sopporter de Middlesborough."
"L'incident rappelait aussi celui du 13 mars 2003, Diouf entamait alors sa carrière anglaise, à Liverpool, et la victime fut un fan du Celtic Glasgow, en Coupe de l'UEFA. Une bavure, c'est la cas de le dire, punie de la même façon et mal vécue à Anfield, pour qui les catholiques du Celtic sont des frères...Hélas, le 21 septembre , "Dioufy" a refait les gros titres des tabloïds. La veille, corrigé à Everton avec Blackburn (0-3), il n'avait pourtant craché sur personne. "Va te faire foutre, petit blanc"
aurait-il simplement lancé à un ramasseur de balle de quatorze ans." Il avait fait exprès de mal me rendre le ballon, ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas raciste" s'est défendu le joueur, lequel, dans la foulée, échangea (encore) quelques gifles avec son capitaine, Ryan Nelsen dans les vestiaires de Goodison Park..."
"L'accusé contre-attaqua en affirmant avoir été la cible de peaux de bananes. Problème, la police ne trouva aucune trace des (supposés) objets du délit. Depuis, Everton exige des excuses....Ainsi bifurqua la carrière d'El Hadji Diouf. Ballon d'Or africain à 20 ans (???) en 2001, héros du Mondial 2002 avec l'équipe du Sénégal, il semblait parti pour un destin planétaire. Engagé par Liverpool, il est ainsi jugé par Steven Gerrard, le capitaine des Reds : " Diouf ne pensait qu'à lui et se foutait totalement de l'histoire de Liverpool. Il se prenait pour le meilleur joueur du monde, alors qu'il en était à des années lumière".
Et voilà Diouf, à vingt-ans huit ans ( il en aurait trente-cinq, chuchote-t-on à Saint-Louis) dans son quatrième club anglais, Blackburn, après Liverpool, Bolton et Sunderland. Pas vraiment une progression..."

dimanche 4 octobre 2009

Darmon, l'ami qui vous veut du bien

Jeudi 1er octobre, l'Autorité de la concurrence en France a condamné la Fédération française de footbal (FFF) à une amende de 900 000 euros (585 millions FCFA) et la société Sportfive à une amende de 6 millions d'euros (3,9 milliards FCFA) pour "entente afin d'éliminer toute concurrence dans la commercialisation des droits marketing des Bleus et de la Coupe de France".
"Ces pratiques, explique Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF remontent à 2001, et cette amende est la conséquence du système de gestion mis en place à l'époque par Jean-Claude Darmon (président de Sportfive de 2001 à 2004) et par l'ancienne équipe dirigeante de la Fédération."Sportfive précise de son côté que cette "sanction est relative à certains contrats passés de 1985 à 2002, alors que le groupe Lagardère n'était pas encore propriétaire de Sportfive."
Pour ceux qui n'ont pas la mémoire courte, Jean-Claude Darmon a entretenu (et entretient) des relations privilégiées avec Issa Hayatou, le président de la CAF. Le groupe Darmon puis Sportifive,de 1992 à 2004, avait décroché, sans discontinuité, tous les contrats de commercialisation et de droits télévisés des compétitions de la CAF (Coupe des nations, Coupe des clubs, championnats des jeunes). A chaque renouvellement du contrat, un appel d'offres fut , pour la forme, lancé. Et à chaque fois, Hayatou a "convaincu" son comité exécutif de choisir l'offre de son ami Darmon. S'il existait une Autorité de la concurrence en Afrique, peut-être qu'elle serait parvenue à mettre à nu " le système de gestion à l'africaine" concocté par Darmon à l'intention de son ami Hayatou.
Au centre du système, un disciple de Darmon le Marocain Idriss Akki.

Sportfive, propriété du groupe Lagardère a-t-il renoncé au "système Darmon"? Difficile de le savoir. Idriss Akki est toujours en place avec le titre de "Monsieur Afrique" du groupe. Dans un communiqué publié courant juillet, on lit : "Au terme de la consultation menée par Sportfive - partenaire exclusif de la CAF pour ses droits médias et marketing -, la CAF est heureuse d'accueillir Orange au coeur du footbal africain."
"Orange associera son nom durant les huit prochaines années (jusqu'en 2017) aux compétitions principales de la CAF. En particulier, l'épreuve-phare de la CAF se nommera désormais la Coupe d'Afrique des nations ORANGE. Les compétitions concernées sont :
* la CAN , tous les deux ans
* le Championnat d'Afrique des nations (CHAN), tous les deux ans
* le Championnat d'Afrique pour les moins de 20 ans, tous les deux ans
* la Ligue des Champions, chaque année
* la Coupe de la Confédération, chaque année
* la Super Coupe de la CAF, chaque année."

De plus, Orange sera le diffuseur nouveau média de ces compétitions via des offres de téléphone mobile dans 55 pays africains. La firme a aussi acquis les droits de diffusion du football africain en TV et sur les mobiles en France pour les quatre années à venir.
Aucune information n'a évidemment filtré sur le montant du contrat CAF-Orange : et pour cause sa majesté Hayatou VI est allergique à la transparence.

vendredi 2 octobre 2009

Le général vous salue bien

Quatre mandats d'arrêt, signés il y a deux ans par le juge parisien Patrick Ramaël dans le cadre de l'affaire Mehdi Ben Barka (le leader tiers-mondiste marocain disparu en octobre 1965) viennent d'être notifiés à Interpol (leur exécution est toutefois bloqué par l'Etat français). Ils visent en premier lieu le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine et pratiquement numéro 2 du régime marocain. Pour les sportifs, le général Benslimane n'est pas un inconnu : il a régné sans partage pendant 15 ans sur la fédération royale marocaine de football (FRMF). Quinze ans durant lesquels, il s'est ,à de rares occasions, occupé des rebonds du ballon, déléguant son pouvoir à des affidés. Quinze ans de vaches maigres pour le football marocain : à l'exception d'une participation à la Coupe du monde 1998, l'équipe du Maroc n'a guère brillé dans les compétitions continentales. Et elle est aujourd'hui, pratiquement éliminée du Mondial 2010.
En avril dernier, le général Benslimane a " libéré " la FRMF : il ne s'est pas représenté à l'élection présidentielle. Il faut dire que lors de son règne, aucun candidat n'a osé le défier. Reste à savoir si son successeur - Ali Fassi Fihri - est en mesure de tourner la page de quinze de conservatisme et à mettre en oeuvre un vrai projet sportif.