mercredi 23 février 2011

La boulimie Raouraoua

Le champion de la lutte des places, Mohamed Raouraoua ajoute une ligne sur sa carte de visite : il est désormais membre du Comité exécutif de la Fifa (l'installation officielle se fera au mois de mai à Zurich). Il a récolté 39 voix au cors de l'assemblée générale de la CAF, tenue le 23 février à Khartoum. Il a eu recours aux méthodes classiques du lobbying, celles qui sont en pratique depuis plus de vingt ans et que nous avons décrites, le 19 février, dans ce blog.
Ce sont donc deux membres de la zone Nord de la CAF (l'Algérien Raouraoua et l'Egyptien Hani Abou Rida) qui représenteront, avec Issa Hayatou et l'Ivoirien Jacques Anouma, l'Afrique au CE de la Fifa. Ainsi la zone Nord qui ne compte que 6 pays dispose de deux sièges à la Fifa, plus du poste de secrétaire général de la CAF et elle abrite, depuis 1957, le siège de l'institution. Ce cumul ne sert pas les intérêts du football africain, comme il ne consolidera pas son unité. Il aura donc fallu vingt trois ans de règne d'Issa Hayatou pour aboutir à un fâcheux déséquilibre dans la représentativité des zones et détruire un pan de l'oeuvre de feu Ydnekatchew Tessema.



La zone Sud (13 pays) est la principale victime de ces élections. Désunie, elle s'est trouvée hors-jeu. L'Afrique du Sud a subi un cinglant camouflet : son champion, Danny Jordaan, fut rejeté par l'assemblée. Comme si les délégués africains voulaient lui rappeler que leurs pays ont été complètement ignorés pendant la Coupe du monde dont le principal bénéficiaire fut... la Fifa. C'est un échec sans gloire pour le "panafricanisme" à la Jacob Zuma et aussi pour les décideurs de la Fifa qui ont misé sur Jordaan.


Quant au collectionneur de places qu'est Raouraoua, il ne va pas s'arrêter en chemin : sûr qu'il se positionne d'ores et déjà pour la succession de Hayatou en 2013. Sûr aussi que son compte en banque va gonfler avec les grosses indemnités de la Fifa qui s'ajoueront à celles de l'Union arabe de football, de la CAF et de l'Union de la zone Nord. Sûr aussi qu'au plan du foot, il ne fera pas jaillir la lumière. Et pour mieux cerner le personnage, reportez-vous à la pensée de l'écrivain marocain Tahar Benjelloun reproduite dans notre livraison du 13 février.

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