dimanche 13 février 2011

L'époque est avec les tricheurs, les imposteurs, les corrompus et corrupteurs

Sous le titre, " Les salauds meurent dans leur lit", l'écrivain et poète marocain Tahar Benjelloun écrit dans Le Monde : " (...) Jean-Paul Sartre a consacré des pages lumineuses à celui qu'il désigne par le terme de "salaud". On a pris l'habitude de dire que "les salauds iront en enfer", que "la justice divine sera impitoyable avec eux", mais si nous écartons cet espoir, il faut bien reconnaître que trop souvent les salauds vivent longtemps et meurent dans leur lit. (...) Si nous restons dans la vie de la vie quotidienne, nous constatons que les salauds sont légion et ne prennent plus de précaution pour sauver la face. L'époque les a rendus arrogants et les a même banalisés".
" (...) L'époque est avec les tricheurs, les imposteurs, les corrompus et les corrupteurs, les usurpateurs et falsificateurs, ceux qui sont devenus puissants par l'argent facile et non par la vertu humanitaire. (...) Les hommes se vendent et on peut les acheter, acheter leur vote, leur conscience, leur morale dont ils se dépouillent volontairement par ce que c'est ainsi, le Bien, le Droit, la Justice ne sont plus rentables, ne sont plus de mise dans un monde où la brutalité frappe quotidiennement les plus démunis.
"Alors que faire? Pleurer et prier?
Rester droit dans ses bottes. Défendre plus que jamais les valeurs de probité, de justice et d'intégrité. De toute façon, on ne s'improvise pas démon. On le devient parce qu'on a pris des cours du soir pour apprendre à voler et violer l'intelligence des gens de bien. "
"(...) Que de fausses valeurs encombrent les écrans des télévisions! Des plagiaires condamnés continuent de venir nous expliquer le monde dans des émissions honorables; des brigands de haut vol dont personne n'a réussi à prouver les méfaits sont admirés et invités à nous narguer en nous dispensant des sourires (...) Leurs noms brillent dans le ciel de la société du spectacle; leurs nègres se taisent . La vie est ainsi représentée en play-back et personne ne trouve rien à redire. De temps en temps, quelqu'un hurle. On le prend pour fou. Ce qui est grave par ailleurs grave c'est que certains médias font bien leur travail, font des enquêtes sérieuses, débusquent les faux derrière les masques, le dénoncent. Mais la machine continue de tourner. On dirait que la dénonciation fait partie du tout et que le faussaire l'a prévu dans son plan. Le fait que cela ne serve à rien décourage les bonnes volontés et alimente le désespoir."
Ainsi en est-il au sein de la "grande famille du foot"?

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