jeudi 20 mai 2010

Welcome to South Africa 2010 (26) : le lamido "disjoncte"

L’élection de Joseph Blatter à la présidence de la Fifa en 1998 avait, rappelons-le, déstabilisé Issa Hayatou qui avait affiché un soutien sans faille au Suédois Lennart Johansson. Elle avait démontré que le président de la CAF ne pouvait pas prétendre contrôler les suffrages des 52 associations nationales africaines. Ses mots d’ordre qui n’avaient pas été suivis, ne le seront pas non plus en 2002 quand il se présenta contre Blatter.
Si en ces deux occasions, l’Afrique du Sud n’avait pas mené de fronde anti -Hayatou, elle ne s’était pas ralliée à lui. D’où la méfiance grandissante de notre l'amnios du ballon à l’encontre des décideurs du football sud-africain.
Certes, le 6 juillet 2000, à Zurich, Hayatou jouera la carte de l’Afrique du Sud, alors candidate à l’organisation de la Coupe du monde 2006. Mais, quatre ans plus tard, il changera son fusil d’épaule. Il n’exprimera pas de choix public pour le Mondial 2010 - réservé par la Fifa, à un pays africain. Mais à quelques jours du vote décisif, les promoteurs de la candidature du Maroc affirmaient, sans être contredits, que le soutien des quatre membres africains du comité exécutif de la Fifa ( à savoir, outre Issa Hayatou, le Malien Amadou Diakité, le Tunisien Slim Aloulou et le Botswanais Ismaël Bhamjee) et celui des Européens ( Michel Platini, Michel D’Hooghe, Angel Maria Villar Llona et Senes Erzik) leur était acquis.
Le 15 mai 2004, en présence de trois prix Nobel de la paix (Nelson Mandela, Frederik de Klerk et Desmond Tutu) et du président Thabo Mbeki, le verdict tombe : 14 voix pour l’Afrique du Sud (soutenue par Blatter) et 10 pour le Maroc. Juste après l’annonce de la victoire sud-africaine, Hayatou, Aloulou, Diakité et Bhamjee quittèrent la salle de conférence du World Trade Center de Zurich sans avoir félicité Nelson Mandela et Thabo Mbeki.
Trois années après, la Fifa organisa le 18 juillet 2007, au Cap, un match de gala à l’occasion du 90è anniversaire de Nelson Mandela. En présence du roi Pelé et d’une multitude de personnalités sportives et politiques, une sélection d’Afrique affronta son homologue d’Europe. Invité à la manifestation, Issa Hayatou ne se déplaça parce que « retenu par le tournoi de football des Jeux africains d’Alger » !
Le 28 avril 2010, Hayatou est invité à Pretoria par le président sud-africain Jacob Zuma qui lui a décerné, ainsi qu’à Joseph Blatter, l’Ordre de Grand Compagnon d’Oliver Tambo, une distinction attribuée à des dignitaires étrangers amis de l’Afrique du Sud. Après la cérémonie de remise, Hayatou dut se soumettre aux questions des médias. Et ceux-ci l’interpellèrent sans ménagement sur son soutien au Maroc en 2004.
Hayatou vit rouge et il piqua sa colère : « C’était un vote à bulletin secret. Vous ne pouvez savoir si j’ai voté ou non pour l’Afrique du Sud ! » Apostrophant le journaliste trop curieux, il lui lança : « Vous avez presque l’âge de mon fils. Vous ne pouvez m’attaquer comme çà ! » Une réponse qui, pour le moins surprit, l’assistance.
Nommé par Blatter à la tête de la commission d’organisation de la Coupe du monde 2010, Hayatou sera de nouveau confronté à la curiosité de la presse sud-africaine.

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