vendredi 29 octobre 2010

Sidi Slim (2)

L'animateur du journal en ligne Leaders - que nous remerçions de visiter notre blog - n'a pas apprécié mais pas du tout l'écho consacré à "Sidi Slim Aloulou". C'est son droit le plus absolu et nous respectons autant sa position que son interprétation de la déontologie journalistique. Plus, nous nous excusons pour les termes qui ont pu le choquer. Mais, nous maintenons, au nom aussi de la liberté d'expression, notre appréciation sur l'affaire révélée par le Sunday Times et où Slim Aloulou," le dirigeant que toute la planète nous envie" est cité.

Le Sunday Times écrit dans sa livraison du 17 octobre : " In Paris the other serving official offered himself for hire for up to L 300, 000. Slim Aloulou, chairman of the Fifa disputes resolution committee, told the reporters they should not pays "peanuts" and recommend bribes of L 1 m a member".
Est-il besoin de traduire? En tout cas, la commission d'Ethique de la Fifa a examiné les cas de MM. Aloulou, Amadou Diakhité, Ahongalu Fusimalohi et Ismael Bhamjee (en ce qui concerne de prétendues violations des statuts de la Fifa, du Code d'Ethique de la Fifa et du Code disciplinaire liées à la procédure de candidature à l'organisation des Coupes du monde 2018 et 2022). Elle a décidé de les suspendre provisoirement de toute activité relative au football. Une suspension provisoire requise pendant la poursuite de l'enquête qui établira la responsabilité de tous. La suspension étant, qu'on le veuille ou non, une sanction.

L'éminent juriste que "tout le monde nous envie" saura se défendre. Affirmer que "l'affaire ne le concerne pas" et le parer de "toutes les vertus" est une démarche que tout un chacun a le droit d'apprécier ou de rejeter dans les termes qui lui conviennent. Personne n'est détenteur à vie d'un diplôme ...d'éthique. L'actualité dans le monde le démontre et le confirme chaque jour.

Que "Si" Abdelmajid Chetali vole au secours de son compagnon de route de 1978, quoi de plus naturel. Seulement, autant le footballeur Chetali et l'entraîneur Chetali ont mérité de notre sport, autant l'homme surprend par ses...dribbles que l'on est aussi en droit de ne pas apprécier.
Et bon vent à Leaders.

jeudi 28 octobre 2010

Ballon d'or : ils se footent de nous

La Fifa et l'hebdomadaire parisien France football ont publié, le 27 octobre, la liste des 23 footballeurs sélectionnés pour l'attribution, le 10 janvier, du Ballon d'or 2011 (ils sont désormais associés dans la manifestation). Si l'on y retrouve plusieurs champions du monde espagnols, force est de constater que le jury a, au plan des joueurs africains, fait dans le déjà vu et dans le remake.
Ainsi, n'a-t-il pas pris en compte les deux compétitions majeures qui, en 2010, ont été disputées par l'élite africain : la CAN et la Coupe du monde. C'est en effet sans surprise que l'on re-découvre deux noms : Samuel Eto'o et Didier Drogba. Pour tous ceux qui n'ont pas la mémoire courte, nos deux stars étaient passées à travers Angola 2010 et South Africa 2010. Rien à signaler de leur côté au plan de la performance mais beaucoup de faits divers. Certes Eto'o a bien remporté la Ligue des champions d'Europe avec l'Inter Milan, mais Drogba n'a rien réussi niveau international.
Alors réduire, chaque année, le foot africain à ces deux vedettes et ignorer par exemple, les performances des footballeurs égyptiens (vainqueurs de trois CAN consécutives dont celle de 2010), relève de la mauvaise foi. La "sélection" du Ghanéen Gyan Asamoah (dont le comportement en Afrique du Sud ne fut pas particulièrement brillant) n'ajoute pas au crédit du jury Fifa-France Football.

dimanche 24 octobre 2010

Sidi Slim(1)..

Sitôt averti de sa suspension provisoire par la Commission d'éthique de la Fifa, le Tunisien Slim Aloulou a botté en touche en déclarant avec aplomb : " Je ne suis pas concerné par l'affaire de vente des voix", avant de faire donner les chiens de garde. Et il n'en manque pas chez lui. Ainsi du site Leaders - porte-voix du business local - qui a fait fort dans le cirage de pompes : " La rigueur, y lit-on, la droiture et l'intégrité de Slim Aloulou ne sont plus à démontrer. (...) Très digne, discret et réservé jusqu'à paraître hautain (sic)....Compétence et droiture...Haute estime....Personne ne saurait mettre en cause son intégrité et sa connaissance juridique....". Bref, Sidi Slim est un vrai marabout pour le bonheur de ses zélateurs inconditionnels dont l'incontournable Abdelmajid Chetali (il a dirigé l'équipe de Tunisie au Mondial 1978) : " Je connais Aloulou, il ne peut pas faire cela". Un témoignage peu crédible venant d'un supporter humainement peu... crédible. Mais passons.
La Commission d'éthique de la Fifa établira le rôle de Sidi Slim dans le scandale déclenché par le Sunday Times. Mais tous ceux qui ont suivi le parcours du Tunisien depuis 1988, à la CAF et à la Fifa, savent que l'homme est loin d'être un... saint homme. Ce Monsieur qui sait tout et a avis sur tout, est parvenu à se faire passer pour le "juriste que tout le monde nous envie" et pour un grand connaisseur du football (ce qu'il est loin d'être). Il a effectivement réussi à "marabouter" Issa Hayatou et certains dirigeants de la Fifa. Malin et rusé, sa devise pourrait être : le dribble est une passe que l'on se fait à soi-même.

samedi 23 octobre 2010

Sa Majesté est nue

Les agences de presse du 21 octobre : "La Fifa a suspendu six de ses collaborateurs, dont quatre Africains après une enquête de l'hebdomadaire britannique The Sunday Times sur la corruption de certains de ses membres. Deux font partie du Comité exécutif, chargé de désigner l’organisateur de la Coupe du monde.
À deux mois de la désignation du pays hôte de la Coupe du monde 2018, la Fifa tente de restaurer sa crédibilité. Sa commission d’éthique a suspendu six de ses collaborateurs cités dans une enquête sur la corruption en vue du choix du pays pour l’organisation de la Coupe du monde menée par des journalistes britanniques du
Sunday Times, sous couverts d'une fausse identité.
Ces responsables sont suspendus à « titre provisoire » de « toute activité relative au football » pendant la durée d'une « enquête approfondie », précise un communiqué de l’instance internationale.
Parmi eux se trouvent deux membres du Comité exécutif (l'organe chargé de désigner l'hôte de la Coupe du monde de football) : le Français résidant à Tahiti Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu.
Amos, par ailleurs président de l'Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA), avait été filmé par les journalistes du Sunday Times (qui se faisaient passer pour des lobbyistes soutenant la candidature américaine) en train d'accepter un versement de 600 000 euros. Ce versement allait influencer son vote avait-il assuré.
Il affirmait que cette somme servirait à construire des terrains de football au Nigeria, mais souhaitait être payé directement (alors que les faux lobbyistes proposaient de payer la fédération).
Trois autres Africains cités dans l'enquête du Sunday Times ont aussi été suspendus. Il s'agit du Tunisien Slim Aloulou, qui avait proposé ses services comme intermédiaire entre les lobbyistes et les membres du Comité exécutif contre 342 000 euros.
Le Malien Amadou Diakité, qui avait affirmé aux faux lobbyistes que certains membres s'étaient vus offrir des sommes d'argent allant de 719 000 à 863 000 euros en échange de leur vote, est également suspendu.
Le Botswanais Ismail Bhamjee, un ancien membre du Comité exécutif de la Fifa, avait quant à lui, assuré que trois de ses ex-collègues avaient reçu de l'argent pour le choix concernant la Coupe du monde 2010. Il avait assuré que les dons d'argent à trois membres, qui devaient voter en faveur du Maroc, s'échelonnaient entre 178 000 et 356 000 euros, avant de se rétracter. Un sixième officiel est également suspendu.
Une décision de la commission d'éthique doit être
prise à la mi-novembre."


Une victime collatérale de cette série de suspensions : Issa Hayatou le président de la CAF. Trois de ses proches et non des moindres sont impliqués. Amos Adamu ("Mister Fix" ou l'arrangeur pour les Nigérians), un allié précieux qui avait joué un rôle actif dans la réélection de Hayatou en 2004. Il en avait récompensé puisqu'il avait fait son entrée ou Comité exécutif de la CAF en 2004 avant d'être élu à celui de la Fifa en 2006. Un "arrangeur" auquel avait été confiée, en 2007, la mission de déstabiliser l'Ivoirien Anouma alors président de l'UFOA. Le complot avit réussi et Adamu a détrôné Anouma, alors considéré par Hayatou comme un rival potentiel pour la présidence de la CAF
Slim Aloulou, la "canne blanche" de sa majesté Hayatou VI. Omniprésent à la CAF depuis 1988. Il a été coopté au CE en 2004. Il n'a pas de mandat électif ni à la CAF, ni à la Fifa où il a réussi l'exploit de se faire passer pour un éminent juriste, ce qui lui a permis de se faire nommer à la tête de la chambre de Résolution des Litiges. Une planque dorée pour ce politicien qui se la joue toujours perso et qui passe pour une "lumière" éclairant la route de son maître. Cet homme de toutes les missions n'aime le foot que parce que cela lui assure un train de vie royal.
Amadou Diakhité, le protégé de sa majesté Hayatou VI et du président malien ATT, ne brille pas par sa connaissance du football. Fonctionnaire obscur, il a été en 1992 tiré de l'anonymat par Hayatou et depuis, il le sert les yeux fermés. En 2004, la présidence de la commission des Arbitres lui fut confiée. Et depuis, l'arbitrage africain marche à reculons.
Le 21 février 2011, à Khartoum, l'assemblée générale de la CAF élira deux membres au Comité exécutif de la Fifa. Adamu est candidat au renouvellement de son mandat et Diakhité est le poulain de Hayatou pour le deuxième poste. en face d'eux, l'Ivoirien Anouma qui veut remplier et le Sud-Africain Danny Jordaan que soutient Joseph Blatter. Suspendus par la Fifa, Adamu et Diakhité sont normalement hors course. De même, nos deux hommes ainsi qu'Aloulou ne doivent plus siéger au sein du Comité exécutif de la CAF et n'ont plus le droit, jusqu'à nouvel ordre, d'exercer une activité dans le football. On verra si l'interdit sera appliqué, le 13 novembre, à Tunissiègera le CE de la CAF.
Mustapha Fahmy qui quitte le secrétariat général, Adamu, Aloulou et Diakhité qui sont suspendus par la Fifa, sa majesté HayatouVI est désormais nue.
Signalons enfin que les révélations d'Ismaël Bhamjee ne sont pas dénuées de vérité : il est établi que le 15 mai 2004 à Zurich, trois membres africains du CE de la Fifa ont voté pour le Maroc. Rappelons que Bhamjee avait été exclu de la Fifa en 2006 pour revente illicite de billets du Mondial.

Les bons et la brute

Escapade fort sympathique à Lorient le week end dernier. Au programme, une rencontre avec Christian Gourcuff, le père de Yohan et surtout un technicien non conformiste, adepte du beau et défenseur acharné de l'éthique du sport, et le match F.C. Lorient - U.S. Valenciennes. Un stade coquet, une pelouse artificielle dernier cri et 18 000 spectateurs venus voir un match de foot. Pas de supporters ultras et de surexcités, pas de bataillons de CRS. Une ambiance feutrée, bon enfant. Un jeu orienté vers l'attaque collective et une prise de risques constante, côté Lorient et un football repoussoir, défensif et hargneux à l'excès. côté Valenciennes. A l'arrivée, un succès amplement mérité des Merlus (2-1).
Remarquée fut la prestation de trois internationaux africains. A Lorient, deux remarquables footballeurs, le Togolais Jacques -Alaixys Romao et le Gabonais Bruno Ecuele Manga. Associés en défense centrale, ils furent très en vue. Sens du placement et de la relance précise chez Romao, présence physique, autorité dans le jeu aérien et dans les duels chez Ecuele Manga. Un défenseur dont le gabarit et la puissance n'effacent la correction exemplaire. Un futur Kolo Touré que le Gabonais.
Au sein de l'équipe nordiste, un matraqueur invétéré Benjamin Brou Angoua. Destructeur primaire, l'international ivoirien (il était dans la liste des 23 joueurs au Mondial 2010) arrive à la cheville des meilleurs : c'est là qu'il frappe! Pas étonnant que l'Académicien Tiéné Siaka qui a joué longtemps à ses côtés à Valenciennes avant de rejoindre le Paris Saint-Germain, se soit métamorphosé en ...matraqueur abonné aux cartons jaunes.
Le sélectionneur ivoirien Laurent Zahui gagnerait à ne pas recourir aux services de ces deux "démolisseurs" qui ont fait de l'antijeu leur arme maîtresse.

jeudi 7 octobre 2010

Eriksson à sa place

Le 28 mars, Jacques Anouma, le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) annonçait avec force gesticulations jubilatoires l'engagement, à coup de centaines de millions de francs CFA, du maître-entraîneur suédois Sven Goran Eriksson pour diriger la sélection pendant le Mondial 2010.
Les Eléphants bouclèrent leurs trois matchs (0-0 devant le Portugal, 1-3 face au Brésil et 3-0 aux dépens de la RDP de Corée) sans éviter l'élimination et sans avoir exprimé tout leur savoir-faire. Ils jouèrent la carotte, sans plus. Anouma réussit à vendre généreusement cette "performance" à tous les médias ivoiriens. Toujours heu-reux notre grand looser qui, à force de répéter aux Eléphants qu'ils n'ont jamais gagné, oublie de préciser que depuis qu'il est en poste (depuis 2002), le football ivoirien, toutes catégories confondues, n'a pas remporté le moindre titre continental!
Et puis à l'attention des zélateurs de notre heu-reux looser, sachez Messieurs que le sieur Eriksson n'a pas trouvé employeur dans la Premier League anglaise et qu'il accepté de rejoindre Leicester, club de Division II! Une voie de garage digne de ses "compétences".

mardi 5 octobre 2010

Croisière sur le Nil

Du fiasco sportif du football africain, sa Majesté Hayatou VI ne s'en soucie pas et n'en parle pas, comme si de rien n'était. Rien ne perturbe sa suffisance et son dédain pour notre sport, après tout le soleil se lève toujours à l'Est et il se couche à l'Ouest. Mais voilà que la Fifa lui offre un symposium clé en main.
Du 13 au 15 octobre, plus de 100 entraîneurs nationaux et de directeurs techniques délégués par les 52 associations membres de la CAF vont se retrouver au Caire pour "faire l'analyse technique et tactique du footbball africain après South Africa 2010"
Louable intiative sauf que les techniciens qui ont dirgé les six représentants africains au Mondial 2010 ne seront pas au rendez-vous : ils ont été limogés ou ont démissionné. On ne les entendra pas. Les participants au symposium qu'illimunera un discours de sa Majesté ne sont pas donc les mieux placés pour débattre du fiasco sud-africain. Ils se contenteront d'asséner des banalités et n'oseront pas mettre en cause les choix désastreux de leurs dirigeants et n'oseront pas mettre le point sur la responsabilité de la CAF dans le fiasco. Aucune voix discordante ne viendra troubler leur "débat". Bref, ils feront du tourisme et se verront offrir, outre des indemnités, un dîner- croisière sur le Nil. Comme en 2006 et en 2002.

Il est minuit Docteurs....

Oyez! Oyez braves gens! Si vous ne l'avez pas encore fait : procurez-vous l'édition du mois d'août 2010 du mensuel FIFA World. Allez jusqu'à la page 48 et vous découvrirez une monumentale interview de MM. Danny Joordaan et Jérôme Valcke, respectivement directeur exécutif de South Africa 2010 et secrétaire général de la Fifa. Les deux compères ont exécuté un magistral numéro d'autosatisfaction pardon les chevilles). A les lire, la Coupe du monde 2010 a été for-mi-dable, la meilleure possible!!!Elle marquera l'histoire de l'humanité, rien que cela! Proclamations enrobées, évidemment, de clichés et de rodomontades. Mais, l'intéressant, c'est le jugement de nos deux duettistes sur les performances des équipes africaines.
A mots couverts, Danny Joordaan reconnaît que les Bafana Bafana avaient provoqué avant le Mondial, "un espoir sans doute irréaliste". " Les gens ont été un peu déçus et (...) le retour sur investissement est insuffisant."
Jérôme Valcke s'est permis une analyse technique de haute volée : " Les équipes africaines ont joué d'une façon très différente par rapport aux Coupes du monde précédentes (sic). Bien sûr, le Ghana a bien joué, car ils avaient la plus jeune équipe de la compétition avec onze joueurs de moins de 23 ans. Mais le Ghana possède également une bonne structure, ce qui leur a permis de remporter la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009. "
"Les autres équipes ont souffert d'un manque d'organisation et de préparation. Changer de sélectionneur à un mois de la compétition (dédié à l'Ivoirien Jacques Anouma) n'est vraiment pas judicieux. Mais, je trouve qu'en règle générale, le football africain gagneen qualité et est mieux structuré qu'auparavant (re-sic) ."
Relevons :
* les équipes africaines manquent d'organisation mais le foot africain est mieux structuré qu'auparavant. Constater une évidence puis affirmer le contraire. Bizarre?
* le fotball africain gagne en qualité, mais sur six équipes présentes en Afrique du SUd, cinq n'ont pas franchi le premier tour. Où est le gain de qualité?
* le Ghana possède également une bonne structure : peut-être mais depuis 1982, le Ghana n'a pas remporté de titre en Afrique et ses clubs ne jouent plus les premiers rôles dans la Ligue des champions depuis 2001, alors gagner la Coupe du monde des moins de 20 ans....Plus est, l'absence de "bonne structure" n'a pas empêché le Cameroun, en 1990 et le Sénégal, en 2002 d'atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde!