samedi 30 mai 2009

Yaya Touré, le phare de la Catalogne

Difficile de se faire un prénom lorsque votre frère n’est autre qu’Abib Kolo Touré, le pilier défensif d’Arsenal. Pourtant Yaya (il est né le 13 mai 1983 à Sokoura, Bouaké) y est parvenu. Lui aussi a fait, de 1996 à 2001, ses classes sous la houlette du maître ès-ballon Jean-Marc Guillou à Sol Béni, Abidjan. Il a fait partie de la promotion Armando, celle des Artur Boka, Salomon Kalou et autre Emmanuel Eboué. Il n’a pas porté le maillot jaune de l’ASEC mais a rejoint Guillou au KSK Beveren en juin 2001. En Belgique, il s’imposa rapidement comme un titulaire indiscutable et boucla 70 matchs en deux saison. En Belgique, il s’imposa rapidement comme un titulaire indiscutable et boucla 70 matchs en deux saisons et demi. Il disputa en janvier 2003, le championnat d’Afrique pour les juniors au Burkina Faso.

A cette époque, pour ses admirateurs, « Gnéri » n'est qu'un surdoué du ballon dont la postérité retiendra l’élégance, l’efficacité et …plus tard le palmarès. Pour les autres, il s’agit d’un footballeur aux qualités s’élevant, certes, au-dessus de la moyenne, mais qui ne cherche pas à repousser ses limites ne serait-ce que pour n’être pas trahi par elles. Yaya Touré, survole, du haut de ses cent quatre-vingt neuf centimètres et du trône que le football lui a confectionné, les orages de la légère polémique qu’il a suscitée.

« Yaya, ne cessa d’affirmer Kolo, est bien plus fort que moi ». Un avis que partagaient, outre Guillou, de nombreux techniciens qui « sont fous de Yaya ». Elégant et racé, utilisant à merveille un répertoire technique « appris et maîtrisé sur le bout des orteils à l’Académie », le cadet des Touré a l’étoffe d’un parfait régulateur et d’un stabilisateur. Il sera ce que le grand Toninho Cerezo a été au Brésil dans les années 80 et ce que fut Claude Makélélé au Real Madrid. Posté devant les défenseurs, il agit comme un libero du milieu de terrain, récupérant avec aisance le ballon, relançant en souplesse, proprement, offrant une solution de soutien à ses attaquants. Un vrai relayeur polyvalent qui ne fait pas les choses à demi.

L’été 2003, il est embauché pour 2, 1 millions d’euros par le Metallurg Donetsk. Il y est rejoint par un autre Académicien, Arsène Né. En Ukraine, l’adaptation au climat est difficile. Yaya ne dispute que 33 matchs en deux saisons. L’été 2005, il décide de prendre un nouvel envol. Olympiakos du Pirée devance Arsenal et le recrute pour 1,2 million d’euros pour le grand bonheur du coach norvégien, Trond Sollied qui le suivait depuis sa période belge. Le cadet des Touré s’impose avec aisance dans l’entrejeu grec et réalise des prestations extraordinaires en Ligue des champions face à l’Olympique de Lyon et au Real Madrid. Henri Michel qui a dirigé d’avril 2004 à juin 2006 les Eléphants, ne « découvrit » Yaya que tardivement. Il ne le sélectionna qu’en septembre 2005 et ne l’aligna à plein temps qu’à l’occasion de la CAN 2006 en Egypte.
Depuis, l’équipe ivoirienne ne peut plus se passer de son métronome. Reste à l’associer à d’autres hommes de milieu qui, balle au pied, parlent le même langage que lui. Le successeur de Michel, l’Allemand Ulrich Stielike ne s’y décida pas.

Yaya rejoint, en juillet 2006, et pour 4,5 millions d’euros, l’AS Monaco. A peine une saison sur le Rocher et le voilà qui est sollicité par le FC Barcelone. Il y est transféré pour 12 millions d’euros et signe un contrat jusqu’en juin 2010. Pour le « coach » Jean –Marc Guillou, le cadet des Touré sera aux côtés des Iniesta, Xavi, Thierry Henri, Messi et autre Samuel Eto’o, l’un des meilleurs joueurs d’…Europe. Sinon le meilleur. Et "Gnéri" l’a prouvé en décrochant, en 2009, avec les Blugrana, le championnat d’Espagne et la Coupe du Roi, plus la Ligue des champions d’Europe. Il est le premier Ivoirien à se hisser au sommet européen et possède désormais un palmarès que seul peut contester son coéquipier Samuel Eto’o. Il est l'incontestable e numéro un de Côte d’Ivoire et d’Afrique, n’en déplaise aux fanatiques de la Drogbamania.

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