lundi 5 juillet 2010

Welcome to South Africa 2010 (31) Jacques Anouma, looser heu-reux!

La presse sportive ivoirienne ne fait pas que dans la langue de bois et dans le cirage de bottes. Des confrères lucides ont analysé sans complaisance le fiasco des Eléphants en Afrique du Sud. Exemples :

1- "Jacques Anouma, président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), a donné une appréciation élogieuse de l’échec des Éléphants au premier tour du Mondial 2010. Fier et heureux de la prestation de l’équipe nationale, il a surtout écarté toute idée de démission. Il s’accroche à son siège.
« Mon équipe continuera de gérer le football ivoirien tant que les clubs de football nous feront confiance : mon mandat s’achève en mars 2011. » Cette phrase martelée par
Jacques Anouma au cours d’une conférence de presse à Abidjan, le 27 juin, a suffi pour mettre le feu aux poudres.
Dès le lendemain, une centaine de jeunes patriotes proches du pouvoir - et disant agir de leur propre chef - ont pris d’assaut les locaux de la fédération pour réclamer la démission d’Anouma après
l'échec de la sélection nationale au Mondial. La police ivoirienne a dispersé violemment les manifestants et a mis en place un dispositif de sécurité renforcé.
Concernant le sort de Sven-Göran Eriksson, le sélectionneur de l’équipe nationale, son bail est bel et bien terminé. « Nous sommes partis pour un engagement de trois mois, c’est terminé », a déclaré Jacques Anouma. Il n’écarte pourtant pas l’idée de poursuivre l’aventure avec le Suédois.
Le capitaine
Didier Drogba et ses coéquipiers, conscients de leur mauvaise prestation, avaient voulu renoncer à leurs primes de participation au Mondial. Finalement ils auraient chacun reçu un chèque de 50 millions de francs CFA (76 000 euros) dans les locaux de l’Hôtel du Golf, leur quartier général abidjanais.
De leur côté, les présidents de clubs militent plutôt pour la tenue d’une assemblée générale extraordinaire dans les prochains jours, avec pour objectif de demander un compte-rendu financier à Jacques Anouma et les retombées financières de la participation des Éléphants au Mondial sud-africain (l'enveloppe de la FIFA est de 5, 51 milliards FCFA).
« Cette fois-ci, Anouma devra nous rendre compte, après le Mondial 2006 en Allemagne et la CAN 2010 en Angola, aucun bilan n’a été fait par l’organe fédéral. C’est non négociable, nous allons l’obliger à fixer la date de la prochaine élection », déclare un membre de la Conférence des présidents de clubs, l’organe qui fédère les dirigeants des équipes locales.
Sinon comment expliquer qu'une fédération comme la FIF ne soit pas encore à même de former des techniciens locaux , pour valoriser la pléiades de talents que compte le pays ? Et alors pourquoi, lui Anouma ne nous pas clairement ce qu'il compte faire avec Erickson ?" (Baudelaire Mieu)




2- " Les maux dont souffrent les Eléphants sont nombreux, mais l'un d'entre eux nous semble congénital : il s'agit d'un complexe. Comme le simple nom d'un pays comme le Brésil ou le Portugal peut-il suffire à tétaniser une équipe entière, comme si les éléments qui constituent ces équipes étaient de meilleure qualité que les nôtres? Comment les joueurs ivoiriens peuvent-ils se recroqueviller sue eux-mêmes sur le terrain; alors qu'en championnat, dans leurs clubs respectifs, ils affrontent ces mêmes joueurs sans complaisance? Comment expliquer le nul face au Portugal alors que celui-ci était aux abois? Comment expliquer que face au brésil - qui somme toute n'a pas pratiqué un football de génie - les Ivoiriens se soient réduits à de simples accompagnateurs? Oui, il faut le dire, les Eléphants ont été sortis du Mondial parce qu'ils étaient complexés face au Portugal et au Brésil; alors que tous les experts, analystes, journalistes, observateurs étrangers s'accordaient pour dire que l'équipe de Côte d'Ivoire comptait les meilleurs éléments du football africain.

A la Coupe du monde, il n'y a pas de place pour les complexés. Tout chez nous transpirait le complexe. Le jeu, les discours, l'attitude des joueurs sur le terrain. Morceau choisi. "Quoi qu'en dise, c'est quand même le Brésil", a commenté notre ministre de l'Artisanat, Sidiki Konaté, dépêché au pays de Mandela pour soutenir les Eléphants. Il n'était le seul à tenir ce discours. Tous les ministres - sept en tout - ont eu le même langage. " La Côte d'Ivoire entre dans les annales du Mondial car elle est le premier pays africain à avoir marqué le premier but contre le Brésil", commentait un confrère de la télévision ivoirienne. Sans aucune honte. Quel haut fait de gloire! Qu'est-ce que ça veut dire que la Côte d'Ivoire est le premier pays à avoir marqué contre le Brésil? Depuis quand le Brésil a-t-il dit qu'il était imbattable par un pays africain? Depuis quand les Auriverde se prennent pour des dieux du foot? (...) La Côte d'Ivoire a décidé d'entrer dans le Mondial par la petite porte. D'où le but tout à fait ordinaire de Drogba contre le Brésil, vu comme un exploit. Maigre consolation pour un peuple en quête de repères footballistiques. Et si, à l'instar de la France, on organisait des états généraux du foot?" (Tôdégnon Nawré, Le Nouveau Courrier).

Et si à l'instar de Jean-Pirre Escalletes, le président de la Fédération française, Jacques Anouma qui collectionne depuis 2002 les échecs et les erreurs, démissionnait? Mais, l'homme, droit dans ses bottes, est un looser heu-reux dont le principal objectif est de repiquer pour un nouveau mandat de quatre au sein du gouvernement de la Fifa.


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